Le bout du tunnel pour le BlackBerry mis à l’ombre en Arabie Saoudite ?

Le BlackBerry sauve sa peau en Arabie Saoudite.  RIM, fabricant du smartphone accusé de menacer  la « sécurité nationale , serait parvenu à un accord avec l’émirat

Research In Motion (RIM), fabricant canadien du BlackBerry, tient le bon bout. Déclaré persona non grata la semaine dernière pour problèmes de sécurité, le ‘smartphone’, critiqué pour ses services de messagerie, semblait vivre ses dernières heures en Arabie Saoudite. Mais, suite à des négociations, un accord serait «pratiquement acquis » entre la firme et les autorités saoudiennes.

Sous couvert d’anonymat, un responsable de l’une des trois firmes saoudiennes de télécommunications a déclaré à l’AFP: « Un accord [est] pratiquement acquis et nous sommes en train d’y mettre les dernières retouches ». Les détails ne sont pas connus. Mais, toujours selon l’AFP, « la chaîne de télévision Al-Arabiya, à capitaux saoudiens, a précisé en citant des sources saoudiennes anonymes que le fabricant canadien Research in Motion (RIM) avait accepté le principe d’un accès des autorités saoudiennes au contenu des échanges sur le BlackBerry. »

Mouton noir des téléphones intelligents aux yeux de plusieurs pays du Golfe, le smartphone de RIM a été dans le collimateur de plusieurs pays du Proche Orient à cause de sa technologie jugée menaçante pour la «sécurité nationale ». L’Arabie Saoudienne avait été la première à déclarer des sanctions quasi-immédiates la semaine dernière – même si les utilisateurs n’ont eu aucun problème à utiliser leurs BlackBerry ce week-end – assurant avoir déjà essayé de dialoguer avec le fabricant canadien.

Emboitant le pas à l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis et le Koweit ont également jeté la pierre au BlackBerry. Le niveau de cryptage des données des BlackBerry, transitant par l’étranger, est en effet d’un niveau supérieur à la moyenne des smartphones, rendant leur contrôle plus difficile.

Les Émirats arabes unis tablaient ainsi sur une suspension des services du BlackBerry le 11 octobre. En cause cette fois, des «problèmes judiciaires, sociaux et de sécurité nationale». Quant au Koweit, il dénonçait, lui, la pornographie, priant RIM de bloquer 3000 sites pornographiques.

La semaine passée, les menaces de suspension s’accumulant les unes après les autres, le Canada, comme les États-Unis, ont volé au secours du BlackBerry. « Des discussions techniques et entre experts » devaient être menées entre le fabricant et les autorités des pays concernés, déclarait la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton.

Ces appuis ont sans doute permis de débloquer la situation. Ce 9 août, aucune déclaration officielle n’a encore été faite. Des rumeurs indiquent que RIM travaillerait sur différents serveurs situés en Arabie Saoudite. Ces serveurs enverraient et recevraient des données depuis le pays, assurant par là-même un certain contrôle par les autorités locales.