Le Cameroun s’adonne au typosquating

Quel est, le point commun entre IBM.cm, AMD.cm, Apple.cm ou abcdefg.cm? Et bien selon le site domaines.info, il détournent tous du trafic Web à l’avantage du Cameroun

L’internaute un peu pressé le sait bien, il est facile et rapide de faire une erreur lorsque l’on tape l’adresse d’une URL. Presque tous les utilisateurs du 3W ont, au moins une fois, tapé .cm ou .co à la place d’un .com. Seulement, selon

« Domaines.info » le Cameroun cherche a profiter de ces erreurs de frappe.

Explication : il semble que le pays détourne du trafic Web à son avantage. Le test est simple, n’importe quelle adresse mal tapée se terminant par .cm renvoie étrangement vers une page de liens sponsorisés et non pas vers une page d’erreur. L’affaire rappelle celle de Verisign, le registar redirigeait les internautes qui faisaient des fautes de frappe.

Comment expliquer une telle arnaque! En réalité, le registar camerounais est dépendant de l’opérateur historique. Selon « domaines.info », le gestionnaire a fait : « le coup du wildcard, ce principe de redirection générique. »

Les noms enregistrés ne sont heureusement pas touchés, Yahoo.cm ou Google.cm fonctionne toujours. Par contre, si l’on tape silicon.cm, l’on est redirigé vers ladite page de liens sponsorisés.

Si l’affaire est confirmée dans les jours à venir, elle pourrait bien être perçue comme un scandale à l’échelle nationale du côté de Yaoundé. Selon le bloguer, John Levine, qui a enquêté sur cette affaire « l’opérateur de ce dispositif national de captation de trafic est basé à Vancouver, au Canada. Il s’agirait de NameView, une société habituée du typosquatting. »

Du côté de la communauté juridique, il semble que l’ICANN soit relativement impuissant. Car sur une extension nationale comme le .fr, le pays est souverain et il peut fixer lui-même ses règles. Reste qu’une telle industrialisation du « typosquating » est aberrante.