Le capital risque US joue la stabilité

Si certains investisseurs rêvent au retour du phénomène start-up des années 1999-2000, le capital risque américain se la joue prudent

Les sociétés de capital risque américaines ont investi 4,6 milliards de dollars au premier trimestre, soit une augmentation de 10% par rapport au premier trimestre 2003. Les montants investis s’inscrivent dans la stabilité, oscillant entre 4,2 et 5,2 milliards de dollars depuis sept trimestres.

L’époque où 20 milliards de dollars étaient investis trimestriellement, 160 milliards entre 1999 et 2000, est bien révolue, et le visage du capital risque a changé. Même si certains investisseurs en ont encore la nostalgie ! « La quantité et la qualité des opérations s’est nettement améliorée ces deux dernières années » confirme Steve Baloff, general partner d’Advanced Technology Ventures, un investisseur de Palo Alto. En fait, c’est aussi le profil des sociétés à la recherche de capitaux qui a changé. Ainsi le nombre de dossiers déposés et traités diminue régulièrement. 618 projets validés au premier trimestre, le chiffre le plus bas depuis les 598 financements de l’été 1996 ! L’investissement moyen sur un premier tour se réduit, de 11,7 à 10,6 millions de dollars, tandis que les autres tours de table augmentent, de 11,9 à 15,7 millions de dollars. Alors, qu’est-ce qui peut donner actuellement l’impression que le marché bouge fortement ? Ce n’est pas le capital risque, mais les IPO, les entrées en Bourse, avec une forte recrudescence des projets des entreprises high-tech. Le mouvement a démarré en Asie, et se répand depuis quelques mois sur le marché américain. Tête de file de cette tendance, Google, qui pourrait relancer le mouvement, en espérant que les acteurs du capital risque auront appris la leçon de la bulle spéculative !