Le Cloud public gagne l’Europe

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Les entreprises européennes se laissent tenter par le Cloud public. Mais nombre de questions demeurent autour de l’avantage compétitif et la sécurité.

Indéniablement, l’adoption du Cloud public devient réalité pour les entreprises européennes. Mais les incertitudes demeurent sur les bénéfices en matière de compétitivité sans s’affranchir des questions autour de la sécurité. Ce sont du moins les grandes lignes que dresse Techconsult à l’issue d’une enquête menée en août-septembre 2014 à la demande de Barracuda Networks, fournisseur de solutions de stockage, réseau et sécurité. Le cabinet norvégien d’audit, de conseil et de recrutement a interrogé 900 informaticiens dans 9 pays (Allemagne, Autriche, Belgique, France, Grande-Bretagne, Italie, Pays-Bas, Pologne, Suisse), rapporte ITespresso.fr.

Le Cloud poussé par la crise

Premier constat : la situation économique a une forte influence sur l’adoption du Cloud public, particulièrement avancée dans les pays les plus touchés par la crise. Illustration en Espagne : 39 % des organisations ont déjà migré tout ou partie de leur système d’information et 51 % déclarent avoir des projets en ce sens. A l’inverse, seules 14 % des entreprises sondées en Suisse affirment avoir amorcé la transition (30 % s’apprêtant à faire le pas). Avec 23 % de réponses positives, la France se situe dans la moyenne européenne.

A l’échelle des 9 pays étudiés, plus d’un quart des répondants assurent que leur employeur n’a pas encore abordé la question du Cloud public. Il faut cependant se méfier des sondés qui ne rangeraient pas certains services dans cette catégorie, ainsi que des entreprises qui comptent une forte proportion de Shadow Cloud, c’est-à-dire d’usages hors de son périmètre de contrôle. Un point déjà souligné il y a quelques semaines par le cabinet Pierre Audoin Consultants dans le cadre d’une enquête conduite en France.

Les métiers de plus en plus présents

La transition vers le Cloud public reste essentiellement motivée par des questions de coûts (pour 58 % des interrogés). Suivent la souplesse et l’évolutivité (39 %), ainsi que la simplification pour l’utilisateur final (37 %). En France, le critère de compétitivité est assez souvent mentionné (dans 37 % des cas en l’occurrence).

Dans plus d’un cas sur deux (54 %), c’est le service informatique qui gère la migration. Les métiers s’impliquent cependant de plus en plus (30 % des situations relevées). Dans une entreprise sur cinq, les départements choisissent même des solutions de Cloud public sans coordination avec le service informatique. Le basculement concerne d’abord les applications (SaaS), avec en tête de liste le partage des données (37 % des organisations ont déjà basculé au moins un outil), la messagerie électronique (34 %) et le stockage (même pourcentage).

Le Cloud aussi sûr que le réseau interne

Exploitant par nature des SI de plus petite taille que ceux des grands comptes, les PME se montrent plus agiles pour effectuer la migration vers le Cloud public. Un phénomène accentué par une plus grande tolérance vis-à-vis des enjeux sécuritaires : 47 % des structures de moins de 500 collaborateurs reconnaissent qu’il peut s’agir d’un frein… quand 65 % des entreprises de plus de 5000 employés font le même constat.

Deux tiers des sondés sont néanmoins persuadés que leurs données ne sont pas plus en sécurité sur le réseau interne que dans le Cloud. Leurs craintes se portent notamment sur l’espionnage par des services de renseignement. Conséquence : ils sont 57 % à prévoir une sécurité réseau supplémentaire pour protéger les services Cloud (53 % pour les applications).


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