Le co-fondateur de Microsoft Paul Allen règle ses comptes avec Bill Gates

Dans une autobiographie à paraître en avril, Paul Allen dépeint un Bill Gates avide et sans scrupule qui fait passer son intérêt personnel par dessus leur amitié historique.

Paul Allen est-il en train de régler ses comptes avec Bill Gates? Dans un ouvrage autobiographique à paraître le 17 avril prochain, le co-fondateur de Microsoft éreinte l’autre co-fondateur de l’entreprise de Redmond. Selon le Wall Street Journal, les mémoires de Paul Allen intitulées Idea Man: A Memoir by the Co-founder of Microsoft donnent une version moins lisse de l’image qu’entretient son complice, notamment à travers ses oeuvres de charité.

Paul Allen ne se contenterait pas de décrire un Bill Gates impitoyable en affaires. Il lui reproche aussi d’avoir orchestré, en 1982 et avec la complicité de Steve Ballmer, sa sortie de Microsoft et la liquidation des parts qu’il détenait dans l’entreprise, après avoir contracté un cancer (le lymphome de Hodgkin). Sympa!

Les deux entremetteurs se seraient ensuite excusés de leur indélicate attitude, selon le principal concerné, mais cet épisode ne fût visiblement qu’un révélateur de plus de la personnalité cachée de son complice et ami d’enfance (ils se sont connus à la fin des années soixante au sein de l’école informatique Lakeside à Seattle). Ainsi, après leur premier succès commercial (la vente de l’interpréteur BASIC pour l’Alter 8800, considéré comme le premier ordinateur personnel de l’industrie), Bill Gates réclamera 60 % des parts de la société créée en 1975 contre 40 % pour Paul Allen, justifiant cette demande par la contribution qu’il avait apporté au logiciel.

Une répartition qui continuera d’enfler du côté du portefeuille (de titres) de Bill Gates qui s’attribuera 64 % des parts quelques années plus tard. Pourquoi pas si c’est mérité? Sauf que l’emblématique représentant historique de Microsoft refusera la pareil à son complice lorsque l’entreprise connaîtra un nouveau succès dans un produit grâce auquel Paul Allen avait joué un rôle clé (dommage qu’on n’apprenne pas lequel).

« A ce moment, quelque chose est mort, écrit Allen (cité par le WSJ). Je pensais que notre partenariat était fondé sur l’équité, mais maintenant j’ai vu que l’intérêt personnel de Bill Gates l’emportait sur toute autre considération. Mon partenaire voulait s’emparer de la plus grosse part du gâteau et la garder pour lui seul, et cela, je ne pouvais l’accepter. » Bizarre pour un entrepreneur aussi avisé que Paul Allen (il est à la tête du fonds d’investissement Vulcan Ventures) de découvrir qu’en affaires, il n’y a pas d’amitié…