Le créateur d’un ‘spyware’ pour jaloux est recherché par le FBI

Mieux qu’un détective privé ou que « Gala », le spyware « Loverspy » proposait pour 89 dollars de s’introduire dans le PC d’une femme ou d’un homme soi-disant « volage » pour en épier les moindres faits et gestes. Son créateur est en fuite, mais les hommes en noirs du FBI le recherchent activement

L’histoire ne dit pas si l’auteur de cet « espiongiciel » souffre de jalousie maladive. Actuellement en fuite, Carlos Enrique Perez-Melara, un Salvadorien de 25 ans, a été inculpé vendredi de 35 chefs d’accusation de fabrication, d’envoi et de mise en marché d’un dispositif clandestin d’interception et d’accès à des ordinateurs protégés. Le FBI précise également dans son communiqué qu’il porte plainte contre quatre de ses utilisateurs.

L’affaire commence en septembre 2003. À l’époque, elle n’était pas passée inaperçue, mais aujourd’hui le scandale fait plus de bruit. Un ‘spam’ circulant sur la toile proposait de télécharger un logiciel espion ou « spyware » répondant au doux sobriquet de « Loverspy » pour la somme de 89 dollars. Une fois activé sur le PC de la cible, l’espion amateur avait accès à une mine d’informations personnelles sur les pratiques de l’Internaute : toutes les informations saisies au clavier, comme les mails, les mots de passe, les log-in, étaient automatiquement réexpédiées chez le mari ou la femme jaloux par Perez-Melara en personne. Ce maudit spyware, digne des meilleurs espions de sa Majesté, traquait tout. Bref, Carlos Enrique Perez-Melara se souciait peu de la loi et du principe bien connu du respect de la vie privée, mais aussi celui du sacro-saint droit à l’image. Une mentalité tout de même bien éloignée du célèbre 007, qui ne connaissait d’ailleurs pas grand-chose à la jalousie.. Dans les colonnes du « San Diego Union Tribune » il est précisé que le créateur de LoverSpy risque 175 ans de prison! Quatre Américains sont la cible de plaintes des autorités américaines pour avoir utilisé le logiciel d’espionnage : deux femmes (34 et 40 ans) et deux hommes (49 et 54 ans) qui pourraient passer cinq ans en prison. Et l’affaire est loin d’être à son terme, car le FBI a recensé près de mille utilisateur(trice)s.