Le déploiement de la fibre optique en Europe passera par une consultation publique

La Commission européenne ouvre une consultation publique autour de l’idée d’accélérer les déploiements de réseaux optiques. Première tentation : taxer les opérateurs qui freinent sur le très haut débit.

Le déploiement du très haut débit traîne en Europe. Du moins aux yeux de la Commission européenne. Laquelle vient incite l’ensemble des acteurs du secteur des télécoms à accélérer les processus de développement des réseaux haut et très haut débit (fibre optique). Neelie Kroes, commissaire européenne chargé du développement de technologies numériques, a annoncé le démarrage d’une consultation publique sur « les nouveaux modèles de régulation pour encourager les investissements ». Les contributions sont ouvertes jusqu’à fin novembre.

Parmi les propositions de Bruxelles pour stimuler le marché, on retrouve une baisse des prix de gros dans le haut débit (et donc ceux pratiqués pour le dégroupage ADSL). Une stratégie qui a relativement bien fonctionné en France faisant du pays l’un des moins onéreux de la planète en matière d’accès ADSL. Mais, au-delà des zones blanches à couvrir, l’idée sous-jacente est d’inciter les grands opérateurs à investir dans le déploiement de la fibre optique plus rentable face à la perte potentiellement programmée des revenus issus de l’exploitation des paires de cuivre pour transporter le haut débit. Avec toutefois l’incertitude que ces baisses tarifaires de transport de données en gros ne soient pas reportées sur la facture de l’abonné final.

Inquiétant pour un France Telecom

Une stratégie qui ne satisfera certainement pas les opérateurs historiques confortablement installés sur leurs réseaux vieillissants mais hautement rémunérateurs. Autrement dit, cela peut être intéressant pour un Free mais plutôt inquiétant pour un France Telecom.

Selon le second modèle proposé par la Commission européenne, les opérateurs réseaux échapperaient à la baisse des prix de gros dans le haut débit s’ils se montrent volontaristes dans le déploiement de la fibre optique. Dans ce cas, la réduction des prix de gros ne serait répercutée que dans les zones qui ne feraient pas l’objet de déploiements très haut débit.

La fibre rentable sur 10 ans

Selon la Commission européenne, des études de marché montrent qu’en 10 ans, il est possible d’atteindre le seuil de rentabilité sur la fibre optique à condition d’effectuer une baisse des prix de gros sur les réseaux traditionnels de cuivre. Neelie Kroes se montrerait prête à faire des concessions sur les prix de gros sur les « réseaux nouvelle génération » au nom de l’intérêt public, de la compétition avec les autres réseaux haut débit et les risques financiers pour supporter le déploiement des infrastructures adéquats.

Un investissement de 300 milliards d’euros d’ici à 2020 est évoqué pour moderniser des infrastructures des opérateurs télécoms pour une véritable orientation très haut débit, rapporte ITespresso.fr. Plus raisonnablement, Bruxelles souhaite, d’ici 2013, mettre à disposition des 500 millions de résidents de l’Union européenne une connexion haut débit classique avec une bande passante minimale de 512 Kbit/s. Le très bas du haut débit…