Le DMP est lancé… pour les professionnels

Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a officiellement (re)lancé le programme de dématérialisation des données médicales personnelles. En direction des professionnels dans un premier temps.

Cette fois sera-t-elle la bonne? Xavier Bertrand, ministre de la Santé et de la Solidarité, et l’Asip Santé (agence nationale du ministère en charge de la santé), ont officiellement lancé, mercredi 5 janvier, l’ouverture du service DMP (dossier médical personnel). Présenté comme un « outil de coordination des soins au service de la santé », lLe déploiement de ce service sur le territoire national sera progressif, précise ITespresso.fr.

Rappelons que le DMP proposera la dématérialisation des données médicales personnelles des patients avec historique et accès en ligne ce qui facilitera la consultation des dits dossiers par les différents professionnels du corps médical concernés réduisant le risque d’erreurs mais aussi les dépenses inutiles. Le DMP vise notamment à économiser plus de 3 milliards d’euros par an. Un super carnet de santé électronique, en quelque sorte.

C’est qu’il s’agit cette fois d’éviter de renouveler les échecs d’un projet concocté en 2004, mis en oeuvre en 2007 et enterré en 2009 par la cour des comptes face à une situation devenue ingérable (voir notre article Le dossier médical personnalisé (DMP) prêt à décoller en 2011. Pour installer, cette fois, durablement le projet, la mise en route se fera en plusieurs étapes.

L’ASIP Santé compte d’abord impliquer les professionnels de la santé. Plusieurs établissements et professionnels du secteur testent le service dans les régions Alsace, Aquitaine, Franche-Comté, Picardie et Rhône-Alpes. Parallèlement, les éditeurs pourront mettre sur le marché des logiciels dédiés pour faciliter l’échange et le partage des données de santé. Ensuite, au début du deuxième trimestre 2011, le DMP « volet patient » sera enclenché avec un accès direct au « super-intranet médical » mais là aussi l’ouverture sera progressive et il n’ya pas d’obligation instaurée.

Le site dmp.gouv.fr, et un centre d’appel (un numéro pour les patients et un deuxième pour les professionnels) ont été mis en place en guise d’assistance au démarrage. « En septembre 2011, une grande revue fonctionnelle permettra de s’assurer du bon fonctionnement du système, de prendre en compte les remontées des acteurs et d’apporter les adaptations nécessaires », précise l’ASIP Santé dans sa communication. L’adhésion des professionnels de la profession est donc primordiale au succès du DMP. Mais il reste regrettable que les patients ne soient pas concernés dans l’immédiat. Ils sont pourtant les premiers concernés. Il n’y a plus qu’à espérer que la sauce prenne cette fois…