Messagerie chiffrée : le gouvernement construit son propre « Telegram »

Alternative à WhatsApp et Telegram, la solution développée en open source doit assurer la confidentialité des échanges au sommet de l’Etat.

En pleine affaire Cambridge Analytica et alors que les services de renseignement américains et britanniques accusent la Russie d’être à l’origine d’une vaste cyberattaque mondiale, la confidentialité des échanges au plus sommet de l’Etat français devient un enjeu de premier plan.

On sait le président Emmanuel Macron adepte du service de messagerie crypté Telegram dont il a fait usage, lui et ses proches, dès l’automne 2015 lors du lancement du mouvement En Marche ! Or, les serveurs Telegram ou WhastApp, propriété de Facebook, ne sont pas hébergées en France.

Créé par un entrepreneur russe, Telegram est d’ailleurs en conflit avec son pays d’origine. Faute d’avoir accepté de livrer les codes d’accès de son application aux services de renseignement (FSB), le Kremlin bloque depuis lundi son accès sur tout le territoire.

Une utilisation obligatoire d’ici l’été

Pour mettre fin à cette dépendance, les services du gouvernement mettent au point leur propre application de messagerie chiffrée permettant aux services de l’État de communiquer en toute sécurité. Reuters confirme ainsi une information donnée vendredi par Mounir Mahjoubi, secrétaire d’État en charge du Numérique.

Une vingtaine de fonctionnaires et de hauts fonctionnaires testent actuellement le service avant que son utilisation ne devienne obligatoire pour l’ensemble du gouvernement d’ici l’été.

L’application cryptée dont le nom n’a pas été dévoilé est basée sur une code open source que, selon Europe 1, la Direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication (Dinsic) a adaptée aux besoins de l’Administration. A terme, elle pourrait être mise à la disposition de tous les citoyens.

Le président Macron utilise, par ailleurs, deux smartphones sécurisés. Il possède comme ses prédécesseurs, un Teorem, un terminal à clapet et à touches physiques créé par Thalès et la DGA, ainsi que, selon BFM TV, un Samsung Galaxy S7 Edge à écran tactile sécurisé par Orange Cyberdefense via la technologie CryptoSmart d’Ercom.