Le grand public dope les résultats du BlackBerry

L’iPhone ne pénalise pas le terminal de RIM, au contraire

L’arrivée de l’iPhone d’Apple combinée à une concurrence acharnée sur les smartphones faisaient dire à certains observateurs que RIM, le fabricant du célèbre BlackBerry avait du souci à se faire. Pour le moment, ils ont tort.

Car les derniers résultats du canadien sont flamboyants. Au dernier trimestre de son exercice, le fabricant annonce un chiffre d’affaires de 1,9 milliard de dollars et un bénéfice net de 412,5 millions contre 120 millions un an plus tôt. Sur l’année, les revenus atteignent 6 milliards de dollars (contre 3 milliards en 2007) et le bénéfice net 1,3 milliard de dollars contre 631 millions un an plus tôt. Des résultats supérieurs aux prévisions les plus optimistes.

Au 1er mars, le terminal compte 14 millions d’utilisateurs dans le monde, entre décembre et mars, 2,2 millions de nouveaux abonnés sont venir grossir les rangs du fabricant. Rappelons que RIM avait mis 5 ans pour atteindre son premier million de clients…

Comment expliquer ce succès dans un environnement concurrentiel aussi acharné et alors que l’économie américaine s’essouffle ? En fait, le double positionnement de RIM commence à payer. Au départ ciblant uniquement les professionnels (et encore, seulement les cadres), le BlackBerry est aujourd’hui un produit grand public.

Pendant 2007, RIM a multiplié les références pour cette cible (le Curve, le Pearl) et a passé des accords avec les opérateurs pour subventionner les terminaux (on les trouve désormais à partir de 50 dollars). Et cela a payé. En décembre dernier, les clients non-entreprise représentaient 30% du parc, ce taux est passé à 34% en mars.

Selon Dany Bolduc, directeur France et région Bénélux pour RIM, « l’évolution vers le grand public s’est faite naturellement. Regardez le fax : il s’est d’abord imposé dans les entreprises avant d’être partout. C’est la même chose avec le BlackBerry. Ce terminal est devenu un objet de divertissement, de communauté ».

Il faut dire que RIM ne s’est pas contenté de cibler le grand public avec des terminaux dédiés. Le groupe a noué des accords avec des éditeurs de services comme Facebook ou des géants du Web comme Google et Yahoo pour séduire. Et a ajouté des fonctions très populaires comme le GPS. « Je pense qu’à terme, on vendra plus de smartphones que de laptops dans le monde », ajoute Dany Bolduc.

Sur ce marché stratégique, RIM ne relâchera pas ses efforts. Le canadien a ainsi dévoilé le BlackBerry Gateway qui permet de relier sans fil le terminal à une chaîne hi-fi ou la SlimBox qui permet de rapatrier depuis n’importe où des contenus stockés sur le PC vers le BlackBerry.« Cela illustre bien nos intentions », ajoute le directeur.

Pour autant, le fabricant n’oublie pas les pros. « L’entreprise, c’est notre coeur de métier. Nous continuons nos efforts sur les applications professionnelles qui visent désormais les cols bleus, nous multiplions les partenariats avec des éditeurs. Par ailleurs, nous avons revu notre offre pour les PME avec des un système d’administration simplifié ».

Pour le trimestre en cours, RIM demeure très optimiste : il vise pas moins de 2,2 millions de clients supplémentaires. iPhone et crise économique ne lui font décidément pas peur.