Le Japon joue la carte Linux sur ses téléphones 3G

Le géant japonais des télécoms DoCoMo vient d’adopter trois nouveaux téléphones mobiles 3G signés Panasonic et NEC. Leur spécificité ? Ils fonctionnent sous Linux !

Pendant que Steve Ballmer menace les pays asiatiques en exacerbant les risques à adopter Linux, les géants japonais NEC et Panasonic (Matsushita) viennent démontrer que le patron de Microsoft a de bonnes raisons d’être inquiet !

Les deux géants se sont en effet associés dans une venture Linux pour développer une plate-forme Linux destinée aux téléphones mobiles 3G. « Les principaux avantages de la nouvelle plate-forme portent sur la facilité d’intégration d’applications multimédia avancées, et l’efficacité d’utilisation des ressources logicielles et humaines« . Un point de vue renforcé par le choix de DoCoMo, qui a retenu les offres des deux constructeurs, et enfonce le clou : « Dès aujourd’hui, DoCoMo espère que la plupart ou la totalité de ses nouveaux périphériques 3G fonctionneront sous environnement Linux ou Symbian« . On le voit, les solutions de Microsoft sont absentes des préoccupations du premier opérateur télécoms japonais ! Quant à NEC et Panasonic, ils confirment qu’ils vont « continuer à employer la plate-forme logicielle basée sur Linux pour le marché domestique des téléphones mobiles/i> ».Le choix de Linux par les acteurs de l’industrie japonaise est aussi à replacer dans le contexte du marché asiatique. Et notamment l’ouverture de la Chine, marché qui se révèle gigantesque et plus que prometteur, le plus important de la planète pour la décennie à venir. Or, la Chine, en partenariat avec la Corée du Sud et le Japon, a fait le choix de Linux. On comprend mieux le soudain intérêt de DoCoMo pour Linux. Jusqu’à présent, l’opérateur se concentrait sur le son, la 3D et les systèmes de paiement par mobiles. Sur les mois à venir, le marché asiatique risque fort d’être l’enjeu de joutes musclées; mais il apparaît déjà acquis aujourd’hui que la place de Microsoft pourrait se réduire sensiblement. Quant à l’ironie des représentants gouvernementaux lors du discours de Steve Ballmer, rappelant que 228 brevets menacent Linux, elle en dit long sur l’opinion dominante à l’endroit du premier éditeur mondial?