Le jet privé des fondateurs de Google fait scandale

Son designer a révélé les aménagements de cet avion très spécial. Les patrons de Google le poursuivent en justice

Voilà qui va donner du blé à moudre aux détracteurs de Google. Les fondateurs du géant ont depuis toujours joué la carte de la moralité bon ton. Un de leurs slogan n’est-il pas « Do no evil » (« ne fais aucun mal »). Mais certaines révélations risquent de mettre à mal cette image.

En effet, un décorateur d’intérieur qui a travaillé pour les fondateurs du groupe, s’est amusé à révéler au Wall Street Journal les détails de l’aménagement de l’avion privé de Larry Page et Sergey Brin. Ce Boeing 767 a été transformé pour y recevoir des fêtes. Et autant dire que la déco ne colle pas trop avec l’image lisse des deux dirigeants. Le duo de Google prévoyait ainsi que des hamacs pendent du plafond de l’avion comprenant salons et boudoirs. Sergey Brin aurait demandé un lit de taille « California King » (2,12 m de large) dans sa suite, selon l’architecte intérieur. Rien ne bien méchant, mais dans le pays du puritanisme et du politiquement correct, ces révélations ont choqué. D’ailleurs, les deux patrons tentent depuis peu de faire taire ce maudit décorateur. Ils ont saisi la justice estimant que la divulgation dans la presse de certains détails de l’aménagement intérieur de l’appareil pouvait les mettre en danger. Pour légitimer leur demande, ils ont demandé à un ancien agent secret de plaider leur cause devant le juge. Ces informations permettraient à des assaillants « d’être plus efficaces lors d’une attaque violente ou d’une prise d’otages », explique sans plaisanter, Eric Powell. Cela faciliterait également la mise en place de micros par ceux qui voudraient espionner les dirigeants de Google, a-t-il ajouté, affirmant que ces craintes n’avaient « rien de théorique ». D’un autre côté, les révélations du designer sont motivées par un esprit de vengeance. Engagé début 2005, il devait recevoir 340.000 dollars pour la conception de la rénovation. Mais son contrat a été rompu après un désaccord sur son travail. S’estimant lésé, il a demandé 200.000 dollars de dédommagement. Un juge de Santa Clara (Californie) doit statuer sur le cas le 7 août.