Le logiciel libre a-t-il un intérêt pour les PME?

Un conférence consacrée aux ‘Logiciels libres pour les PME’ au Forum de l’économie numérique ce 30 janvier a permis de dégager quelques lignes directrices. Un temps fort, à l’image de ce 1er Forum de l’économie numérique, sur le Salon de l’entrepreneur.

Les représentants de quelques-uns des principaux acteurs du marché ? Aurora, Hewlett-Packard, Novell, Red Hat et Sun ? ont fait le point sur leur perception du marché des logiciels libres pour PME. Premier constat: ce marché reste à construire dans de nombreux domaines.

Dans l’esprit de nombreux utilisateurs, ‘libre’ est synonyme de ‘gratuit’ (free). Même si la licence d’un logiciel est souvent gratuite, son déploiement, l’adaptation aux configurations de l’entreprise et la maintenance ne le sont pas! Sans oublier que le logiciel libre est soumis aux règles des droits de la propriété ou droits d’auteurs. Cependant, il subsiste encore de nombreuses zones d’ombre sur les licences Open Source, dans le droit français comme dans le droit européen. Si le logiciel libre est présent dans la plupart des environnements, c’est sous Linux qu’il a acquis ses lettres de noblesse. C’est le système d’exploitation que les fabricants se sont attribués. Une manière plutôt efficace de proposer une solution concurrente à celle du leader, Microsoft, sur l’entrée et le milieu de gamme, et une façon de réduire le coût initial d’acquisition. Pour les applications en entreprise, les éditeurs se tournent vers leurs réseaux de distribution, les SS2L, sociétés de services en logiciels libres. Mais l’arrivée de Linux sur les postes de travail n’est pas encore pour demain. Les grands distributeurs, Fnac et Surcouf en tête, ne semblent pas encore prêts à distribuer des PC équipés de Linux. Et les solutions concurrentes à la suite bureautique Office de Microsoft présentent encore des incompatibilité, limitées mais réelles, avec Word ou Excel, standards de facto. Et puis, le coût technologique de déploiement de solutions Linux semble réserver pour le moment le système aux solutions serveurs de milieu de gamme. Dans l’immédiat, ce sont les parts de marché Unix que les distributions Linux grignotent, et non les parts de Microsoft. Mais la situation évolue, en même temps que les compétences du marché. Il reste que, tant du côté des éditeurs que de celui des entreprises, le marché des logiciels libres en PME semble encore manquer de maturité, de compétences et de solutions adaptées. A suivre donc ! Les acteurs de l’Open Source font le point sur leurs développements

François Chazalon, directeur marketing de Novell France, a présenté l’approche ‘industrielle’ de sa firme après le rachat de SuSE. Novell entend s’imposer en acteur majeur, et profiter de son partenariat avec IBM, mais aussi avec d’autres constructeurs, comme HP ou Dell.

Bertrand Delattre, p-dg d’Aurora, société dédiée aux services ‘open source’ en PME, a démontré que les éditeurs et les constructeurs peuvent s’appuyer sur des structures plus proches du terrain pour déployer leurs services en entreprises comme dans les administrations territoriales ; Dario Wiser, directeur marketing produits de Sun Microsystems, s’est félicité de l’arrivée, chez le fabricant éditeur, de serveurs d’entrée de gammes sur base AMD, ainsi que de la politique d’applications, tant vers le développement avec la plate-forme Java qu’avec Open Office, une solution bureautique concurrente au leader ; Jean-Michel Kaçmann, directeur commercial grands comptes de Red Hat, a rappelé la politique du premier éditeur Linux au monde, bien qu’encore mal adaptée au public des PME, et en particulier la nécessité pour les éditeurs de faire évoluer leur modèle économique afin d’assurer la rentabilité de leurs services, et en particulier de la maintenance clients ou distributeurs ; Jean-Marie Verdun, Linux business development manager de Hewlett Packard France, a confirmé l’implication de HP en tant que constructeur, avec ses obligations et en particulier l’adaptation des « drivers » dans une optique de licence ouverte, mais aussi comme partenaire du marché, et nous a rappelé que le développement de Linux se heurte encore à quelques barrières, technologiques ou juridiques.