Le marché de la musique en ligne se porte mieux… L'effet Hadopi?

A la veille du Midem de Cannes, grand raout des producteurs de musique, le Snep présente une industrie musicale en embellie. Les mesures instaurées par Hadopi pourraient maintenir cet état.

A en croire des chiffres avancés par le Snep, le syndicat des producteurs de disques français, l’industrie musicale redresserait la barre. David El Sayegh, directeur général du SNEP explique que « le quatrième trimestre est très bon, du moins sur le marché physique de la musique».

Interrogé par Les Echos, le responsable poursuit : «Sur l’année, le recul n’est que faiblement négatif. Le marché de gros de la musique enregistrée a accusé une baisse de 9,3 % sur les neuf premiers mois de l’année. L’embellie du 4e trimestre devrait en réduire un peu plus l’ampleur. Sur l’ensemble de l’année 2008, cette baisse était de 15 % en valeur. » Ce rebond serait dû à des grosses pointes de ventes de valeurs sures telles que Michael Jackson ou l’intégrale remastérisée des Beatles.

Côté numérique, l’embellie se fait aussi sentir avec une hausse de 50% des téléchargements sur les plateformes en ligne. Le streaminga également généré des revenus plus conséquents pour les majors.

En attendant les chiffres officiels attendus le 25 janvier prochain lors de la conférence de presse du Snep au Midem de Cannes, cette position tranche avec celle jusqu’à alors prônée par les majors. Certains y voient le « premier effet Hadopi », un effet psychologique puisque la loi ne sera appliquée que vers le mois d’avril. Ainsi certains producteurs se félicitent de la proposition de création d’une carte « musique en ligne » subventionnée par l’Etat pour les 15-24 ans. Un forfait limité permettant de télécharger moins cher.

Reste des points de débat. Le Snep tient notamment à s’opposer aux conclusions du rapport Zelnik. David El Sayegh explique qu’il s’agit là « d’un point d’achoppement très fort. On dit que la gestion collective va permettre une simplification de la gestion des droits, une meilleure répartition de la richesse et une plus grande diversité des offres : c’est faux ».

Toujours est-il que si les chiffres énoncés sont vérifiés lors du Midem, l’opinion publique risque de mal comprendre l’intérêt des mesures de la loi Hadopi. Un peu comme un bonbon à la menthe, on risquerait de voir pointer le deuxième effet Hadopi.