Le marketing des médicaments en folie sur internet

Et trois boites de Viagra pour le prix de deux ! Sur Internet, le marché des médicaments, qui s’affranchit de toute contrainte légale, développe un marketing de pointe

A quoi ressemble un marché des médicaments libéré de toute réglementation et de tout souci de santé publique ? Les sites Internet qui vendent des médicaments déploient un marketing sophistiqué. Rappelons que ces sites contreviennent à la législation française, et que, pour la plupart d’entre eux, ils vendent des produits contrefaits, d’après l’Alliance européenne pour l’accès à des médicaments sûrs, une association pour partie financée par l’industrie pharmaceutique. Voici un petit recensement des pratiques « hors la loi » et très inventives.

– Pratique numéro un : plus j’achète, moins c’est cher Interdite en France, cette pratique fait florès sur internet. Plus on achète de médicaments, moins on paie. On peut acheter aussi au comprimé. Et les promos sont la règle. Ainsi, un site fait sa promo sur une boite de 100 pilules de « Viagra générique », qui passe de 310 à 217 euros. Et les ristournes vont jusqu’à -70%.

-Pratique numéro deux : stimuler la communauté des acheteurs Les témoignages émus, attribués à des clients reconnaissants sont souvent affichés, comme celui-ci :« Mon mari utilise la PRO VIGRA depuis deux mois déjà et j’ai voulu maintenant vous écrire et dire BIEN!! Il est vraiment étonnant de revoir notre couple rajeunit et de nouveau équilibré sur le plan sexuel. J’estime que la satisfaction sexuelle joue un rôle important dans la relation de couple. Merci encore pour la PRO VIGRA ».

-Pratique numéro trois : lier les achats

Qu’importent les interactions entre médicaments. Les anti-dépresseurs ont la réputation de faire chuter la libido. Qu’à cela ne tienne ! Une pharmacie en ligne, prévoyante, offre du viagra pour tout achat d’un antidépresseur. Pour 147 euros de prozac, on obtient une boite de Viagra gratuite. Et, comme dans les librairies en ligne, certains sites signalent aux visiteurs qui sélectionnent un produit, les produits qu’y ont associé d’autres clients.

-Pratique numéro quatre : cibler la clientèle Tout le monde n’a pas les mêmes besoins. Une ‘pharmacie gay’, à mi chemin entre la pharmacie et le sex shop, propose aux cotés des produits pour stopper la chute de cheveux, une solution pour donner à son sperme le goût de pomme. (en promo en ce moment, elle est passée de 23,50 livres à 14). Autre cible : les mamans. Des sites leur proposent des « placebos » au goût de fruit, pour faire passer les bobos des enfants. A l’autre bout, un site cible les personnes âgées, et leur offre tous les médicaments utiles, qu’il s’agisse de retarder le vieillissement, de conserver sa libido active, ou de ne pas grossir.