Le mobile serait plus nocif à la campagne!

Une nouvelle étude, britannique, sur la dangerosité du téléphone mobile pour le cerveau établit que le risque est supérieur à la campagne ! Conclusion: par précaution, mieux vaut en limiter l’usage, surtout auprès des enfants

Les études sur le risque de cancer du cerveau lié aux ondes de la téléphonie mobile se multiplient. Mais la tendance n’est plus à la démonstration de l’absence de danger, soutenue par les fabricants et opérateurs (on s’en serait douté !), mais bien depuis ces derniers mois à la démonstration du contraire !

La dernière étude en date est britannique, publiée par la revue « Occupational and Environmental Medicine« . L’enquête repose sur un échantillon de 1.429 personnes, âgées de 20 à 80 ans, porteuses d’une lésion tumorale au cerveau. Elle apporte un éclairage nouveau concernant les dangers des ondes émises par les téléphones portables: l’utilisation en zone rurale pourrait générer quatre fois plus de tumeurs du cerveau que dans les zones urbaines ! Et huit fois plus de tumeurs bénignes ! Cet état de fait alarmant serait dû à la plus faible densité des relais émetteurs pour couvrir de plus larges zones géographiques. La couverture étant à plus longue portée à la campagne (taille des cellules plus grande), les radiations émises par les émetteurs et les stations de base sont plus fortes qu’en zone urbaine. Plus inquiétant, les effets seraient plus prononcés chez les enfants: l’étude montre que les cerveaux encore en développement sont beaucoup plus exposés aux risques de lésions. Concernant les enfants, Sir William Stewart, membre de la HPA (Health Protection Agency), conseille aux parents d’interdire l’usage des téléphones portables avant 8 ans, et de restreindre fortement leur usage chez les adolescents. Mission quasi impossible chez les ados, où le téléphone mobile est un phénomène de société. La HPA en convient: elle conseille alors de privilégier les SMS? Par ailleurs, l’étude ré-alimente une certaine confusion autour des antennes relais. Selon la même analyse concernant la puissance du rayonnement, elle tend à démontrer que les stations disposant de moyens de réception plus puissants sont moins dangereuses. Pour le docteur Ian Gibson, membre du comité des sciences et technologies de la Chambre des députés (House of Commons), rapporteur de l’étude, les conclusions sont similaires à celles d’autres études réalisées en Grande-Bretagne et en Suède. Elles viendraient confirmer une étude du docteur Alasdair Philips, expert en radiations électromagnétiques et directeur de Powerwatch, réalisée en 2002: il a démontré que le potentiel de dangerosité du niveau de radiation des appareils à main est supérieur dans les zones où la réception est plus faible. Rappelons aussi l’étude suédoise publiée dans « Occupational and Environmental Medicine« , qui a diagnostiqué l’impact probable de l’usage des téléphones mobiles sur les tumeurs du cerveau. Retour au principe de précaution La réaction des industriels et des opérateurs à la dernière étude sur l’impact des zones géographiques ne s’est pas faite attendre. Ils affirment que la base de résultats est trop faible et que leur interprétation est soumise à caution. On notera cependant la fin de la période d’euphorie sur les technologies mobiles, durant laquelle l’industrie sortait régulièrement de ses tiroirs des rapports et avis d’experts qui démontraient la faiblesse des études mettant en exergue le danger des radiations. Car depuis deux ans, des études sérieuses attestant du danger des téléphones mobiles s’accumulent et se recoupent: elles tendent à démontrer au contraire que le risque des tumeurs et cancers du cerveau est réel ! Et le docteur Michael Clark, porte parole scientifique de cette même agence britannique HPA, recommande d’appliquer le principe de précaution quant à l’usage des périphériques de poche : « Les gens, et plus particulièrement les enfants, devraient réduire au minimum leur usage tant que la recherche n’aura pas correctement évalué le risque au cours des années à venir« .