Le partenariat entre la SNCF et IBM dans une impasse?

Dix-huit mois après le début du contrat, les résultats attendus du partenariat entre IBM et la SNCF ne sont pas au rendez-vous. Et pourraient aboutir à la rupture du contrat. Ce que réclament les syndicats.

L’avenir du partenariat entre la SNCF et IBM pourrait être décidé fin juillet. Au micro de Patrick Cohen, dans le 7/9 de France Inter, le PDG de la société de chemin de fer Guillaume Peppy a annoncé que la question sera abordée, le 27 ou 28 juillet prochain, à l’occasion du prochain conseil d’administration de l’entreprise.

Rappelons que, début 2010, la SNCF et IBM ont créé une entreprise commune, Noviaserv (dont la SNCF détient 51 %, IBM le reste), chargée de l’informatique de la société ferroviaire. Le projet Ulysse vise notamment à permettre à la SNCF de réaliser des économies, notamment en se tournant vers des services d’infogérance à hauteur de 1,7 milliard d’euros sur 6 ans et deux mois, renouvelables à l’initiative de la SNCF.

Sauf que le projet a du mal à surmonter les nombreux obstacles détaillés dans un document présenté le 30 juin dernier en conseil d’administration et sur lequel notre confrère LeMagIT a mis la main. Pêle-mêle, les attentes sur les volumes d’activité, les matériels et logiciels, les centres de service, le rythme de transformation, etc., sont loin d’être atteintes. Plus grave, les gains qualitatifs ne sont pas atteints et les économies ne sont pas au rendez-vous. La SNCF espérait notamment une économie de 290 millions d’euros en début de contrat, en réduisant à 230 euros par jour le coût par salarié au lieu de 520 euros actuellement.

Un gain possible grâce au recours aux services offshore, en Inde principalement, et Roumanie, sur lequel les syndicats s’opposent fermement. Mouvement de grève et appel à mettre fin à la co-entreprise Noviaserv sont venus alourdir ce dossier complexe.

Une mauvaise évaluation des besoins seraient à l’origine du décalage entre les attentes et les résultats. « Le problème, c’est que les volumes de sous-traitance qu’IBM devait piloter ne sont pas au rendez-vous. La différence est même de 50 % entre ce qui était attendu et ce qui est constaté, déclare, aux Echos, un cadre de la SNCF. Nos prévisions n’étaient pas justes et la réalisation ne s’est pas faite au rythme espéré. »

Si la fin anticipée du partenariat entre IBM et la SNCF s’inscrit comme une éventualité, les deux acteurs devraient privilégier la poursuite de l’activité, ne serait-ce que pour capitaliser sur le travail déjà accompli. Mais avec, probablement, une redéfinition du cadre des accords. D’autant que la durée du contrat permet de nombreux ajustements selon l’évolution des travaux. Si les syndicats en laissent le temps nécessaire à la direction…