Le patron d'Adobe quitte le navire… quand tout va bien

Le départ de Bruce Chizen est une surprise, qui n’est pas justifiée par la situation de l’éditeur mais par la volonté de son président de faire une pause et de profiter de la vie

Entré voici quatorze ans chez Adobe, éditeur des célèbres Photoshop, Flash, Acrobat PDF, Flex et autres Dreamweaver, Bruce Chizen, aujourd’hui âgé de 52 ans, a été le principal artisan de la réussite du spécialiste des logiciels de traitement des images et de l’édition Web.

Adobe va bien, ses résultats sont confortables, son bénéfice net a progressé de 41 % au dernier trimestre, et le groupe a même confirmé ses objectifs pour l’exercice en cours.

C’est pourquoi Bruce Chizen a créé la surprise en annonçant sa démission au poste de PDG (CEO) d’Adobe, qu’il occupait depuis sept ans ! Une décision inattendue qui semble avoir surpris tant les marchés que ses troupes. Mais pas son conseil d’administration avec lequel il aurait négocié son départ depuis plusieurs mois.

« Ce sera la première fois de ma vie que j’ai la chance de prendre du recul et d’imaginer ce que je veux faire pour le reste de ma vie« , a-t-il déclaré. « Si j’aime les produits d’Adobe et ses employés, je ne veux pas me retrouver moi même à 55 ans disant ‘Hé, j’espère que j’aurai fait quelque chose d’autre après Adobe‘. La mission du CEO consomme tout ! »

Il sera remplacé dès le premier décembre par son adjoint, Shantanu Narayen, un ancien d’Apple et de Silicon Graphics qui a rejoint Adobe voici dix ans, et qui occupe actuellement le poste de président et directeur opérationnel (COO) de l’éditeur. Il intégrera également le conseil d’administration.

Shantanu Narayen est l’auteur de cinq brevets. Il est également diplômé des Universités de Californie et Berkeley aux Etats-Unis, ainsi que de Bowling Green State et Osmania en Inde.

Bruce Chizen ne quitte pas pour autant Adobe. Il continuera d’exercer la fonction de consultant stratégique à mi-temps et ce jusqu’à la fin de l’exercice 2008.

« Il n’y a pas de nuage à l’horizon. Il n’y a pas de rupture d’accord. Je prends une pause, et la raison pour laquelle je me sens confortable de prendre une pause c’est que la société est en bonne forme« . Et sa première décision sera de quitter la Silicon Valley pour rejoindre New York…