Le président-fondateur de SAP se retire

Hasso Plattner, l’un des hommes les plus riches du monde, passe la main mais reste chez l’éditeur.

Redouté, brutal en affaires, n’ayant pas sa langue dans sa poche, Hasso Plattner fait partie des figures emblématiques de l’informatique. Ancien cadre d’IBM, il a fondé en 1970, en Allemagne, la célèbre société éditrice des progiciels SAP; elle est devenue aujourd’hui un des leaders, sinon le leader du marché des logiciels intégrés d’entreprise ou ERP.

Agé de 59 ans, il était le dernier des co-fondateurs de SAP à être toujours en fonction. Il a décidé de passer la main souhaitant prendre du recul s’agissant de la gestion du groupe. Néanmoins, Plattner ne quittera pas définitivement pas l’entreprise puisqu’il prendra la tête, à partir du 9 mai, du conseil de surveillance du groupe. 28.500 salariés Le second co-président de SAP, Henning Kagermann, 55 ans, prend donc seul les rênes de la firme. Il est dans le groupe depuis 1982, et fait partie du directoire depuis 1991, après avoir été nommé co-président en 1998. En trente ans, SAP est devenu l’un des principaux éditeurs mondiaux de progiciels intégrés d’entreprise, rivalisant avec Oracle ou Peoplesoft. Le groupe emploie plus de 28.500 salariés dans le monde, dont 12.500 en Allemagne, pour un chiffre d’affaires l’an dernier de 7,4 milliards d’euros. En 2002, SAP est parvenu à tirer son épingle du jeu, avec un bénéfice net de 509 millions d’euros, en recul de seulement 12% dans un contexte pourtant ardu chez les entreprises technologiques. La légende de la régate

Dans le secteur de l’édition de logiciels, la concurrence ne se fait pas qu’au niveau des produits. Tous les prétextes sont bons pour s’affronter. Passionné de voile, Hasso Plattner aime participer à des régates contre ses concurrents.

Une course en particulier a contribué à la légende du dirigeant. Lors d’un affrontement contre son rival Larry Ellison, patron d’Oracle, Plattner démâte au large de l’île d’Hawaï. Ellison, à bord d’un autre bateau en compétition, refuse de lui venir en aide, ce qui avait amené Hasso Plattner à baisser son pantalon et à montrer ses fesses nues à l’auteur de cet acte anti-sportif.