Le protocole de Skype a-t-il été compromis ?

D’après Charlie Paglee, CEO de Vozin Communication, le protocole propriétaire de Skype aurait été ‘reversé’ par une équipe de chercheurs Chinois. L’information n’est pas officielle, mais la réaction de l’éditeur ne devrait plus tarder …

L’information provient de Charlie Paglee, CEO de Vozin Communication, une société spécialisée dans la voix sur IP (VoIP) et qui a conçu notamment le logiciel Talqer, l’un des plug-in de Google Talk. Paglee, qui a travaillé en Chine pendant des années et qui parle couramment le chinois mandarin, affirme être en contact avec des individus en Chine qui auraient « reversé » le code du protocole Skype.

Paglee mentionne cette information sur son blog et prétend qu’ « on » lui a demandé de ne pas révéler le nom de la mystérieuse société chinoise. Cette dernière, qui a levé récemment des fonds pour financer son développement, a prévu de publier d’ici quelques semaines trois composants logiciels basés sur le protocole de Skype, ce qui permettrait aux développeurs de concevoir des applications tierces compatibles, affirme Paglee. Rappelons que le protocole de Skype est entièrement propriétaire et que des tierces parties ne devraient en théorie pas être capables de concevoir de modules compatibles. (note : certaines applications de VoIP reposent sur le standard ouvert SIP – Session Information Protocol). Dans un communiqué datant de vendredi 14 juillet, les officiels de Skype affirment être au courant de l’information chinoise, mais ne disposaient d’aucune preuve permettant d’affirmer qu’elle était avérée. « Même si cela était possible, le code résultant manquerait de fiabilité et de certaines fonctionnalités clés de Skype » explique un représentant de l’éditeur. Il ajoute « Aucun reverse engineering au monde ne peut menacer le code lié à la cryptographie ou le contrôle d’intégrité au sein de Skype » En cassant le protocole de Skype, la société chinoise prétend être également en mesure de bloquer tout le trafic VoIP de Skype en Chine. « Ils peuvent littéralement éradiquer Skype de Chine très rapidement », poursuit Paglee, qui est également avocat et ingénieur. « La société pourrait transférer la technologie au gouvernement chinois, qui a toujours cherché à contrôler et filtrer les communications sur Internet. À ce jour, la société n’a à priori pas de plans pour mettre en avant ses capacités de filtrage », conclut Paglee. « Elle n’a toutefois pas été capable de décrypter les appels téléphoniques du fait de la complexité des moyens cryptographiques utilisés ». Dans son blog, Paglee détaille une communication téléphonique qu’il a reçue de la part des ingénieurs qui ont cracké Skype et qui ont utilisé pour cela le client rudimentaire qu’ils ont développé. Les ingénieurs chinois ont achevé de le convaincre en lui révélant l’adresse IP de son propre ordinateur, information qui est normalement chiffrée durant une session Skype (NdT : cet exploit ne me paraît pas si ardu que cela?) « J’ai été un peu choqué », avoue Paglee dont le blog peut être consulté ici . Affaire à suivre?