Le recul des prix des communications mobiles ne profite pas à tous les utilisateurs

L’Arcep s’est penché sur l’indice des prix des communications mobiles sur la période 2006-2009. Et constate que les baisses tarifaires profitent avant tout aux gros consommateurs.

L’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) s’est penchée sur l’indice des prix du secteur de la téléphonie mobile. « L’objectif poursuivi est de pouvoir mesurer, avec une méthodologie adaptée au marché français et partagée par l’ensemble des acteurs, les évolutions de prix et permettre ainsi plus de transparence sur le marché mobile en rendant publiques ces évolutions », précise le régulateur. Lequel a donc établi sa première étude du genre à partir de 18 profils types d’usages des services mobiles grand public en France métropolitaine, pour la période 2006 à 2009, auprès de clients d’Orange, SFR et Bouygues Télécom.

Il en ressort que les prix des consommations ont chuté de 2,8 % en moyenne annuelle sur la période. Une moyenne qu’il convient de contraster en fonction des usages, les gros consommateurs étant plus réceptifs à ces réductions que les plus modestes. « les utilisateurs de gros forfaits ont bénéficié de baisses des prix supérieures à cette moyenne alors que les plus petits consommateurs (qu’ils soient utilisateurs de cartes prépayées ou de forfaits) ont vu les prix diminuer faiblement voire augmenter sur l’ensemble de la période », ajoute l’Arcep. L’augmentation des «petits» forfaits s’élève à 1,8 % en 2009 par rapport à 2008 alors qu’elle chute de 9,1 % sur les «gros» forfaits par l’intermédiaire d’offres incluant des appels supplémentaires ou illimités selon les destinataires ou les plages horaires.

Le désavantage est encore plus criant sur les offres prépayées. Les cartes prépayées ont ainsi vu leurs coûts augmenter annuellement de 1 %. Essentiellement du fait des « réductions de la durée de validité de certaines cartes prépayées ». Les minutes non consommées dans la période de validité de la carte augmentent ainsi le coût moyen des communications. Autrement dit, pour payer moins cher ses appels, il faut en acheter plus. Soit la règle de base qui veut que les gros volumes d’achats offrent des prix unitaires plus économiques que les achats individuels ou de petites quantités.

Il sera intéressant de voir comment évolue cette tendance tarifaire avec l’apparition des forfaits mobiles illimités en 2010 et, en 2011, l’intégration des appels mobiles dans les forfaits des offres ADSL quadriple play. Il restera également à mesurer l’impact de la concurrence des opérateurs de réseaux virtuels (MVNO), qui a repris du poil de la bête ces derniers temps à travers les offres de La Poste Mobile ou Prixtel notamment. Enfin, l’arrivée de Free sur le secteur de la mobilité pour début 2012 pourrait bien bouleverser le schéma actuel.

Il a d’ailleurs déjà commencé. En début de semaine, Bouygues Telecom a lancé une offre de téléphonie illimitée à moins de 25 euros par mois. Certes, sans subvention du mobile ni offre 3G mais sans engagement non plus. Soit l’offre la moins chère du moment. Le prochain rapport de l’Arcep, sur la période 2006-2010, devrait arriver fin 2011.

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