Le ‘Roi du spam’ perd son trône

Les multiples charges retenues contre lui pourraient lui valoir des dizaines
d’années de prison

Etre un « spameur professionnel » peut coûter très cher. Alan Soloway, ?Spam King? ne le sait que trop bien, il est derrière les barreaux depuis le 30 mai. Le hacker de 27 ans doit faire face à de nombreuses charges : fraudes en ligne, par email, usurpation d’identité et blanchiment d’argent.

Selon le procureur du district de Washington, l’accusé a mené des activités illégales depuis 2003 et pollué des « dizaines de millions de boites mails« . Toutes les charges retenues contre lui pourraient lui valoir des « dizaines d’années de prison« . Pour John Levine, membre d’une association de lutte contre les pouriels, « c’est une bonne nouvelle« , « y compris pour les consommateurs« . Selon ce dernier, « Soloway a insulté les groupes antispams et la police fédéraledurant des années en les défiant d’engager des poursuitescontre lui« .

Son arrestation montre néanmoins quelques dysfonctionnements. Sa mise en détention et sa condamnation ont pris du temps. Essentiellement parce que « Les agents fédéraux ont construit une liste des charges très détaillée« . De même, un délai a été nécessaire pour informer et former le jury sur les technologies complexes impliquées. Levine souligne tout de même que le nombre de cas de ce type devient de plus en plus familier pour les jurés.

Le plus surprenant reste sans doute ceci : les délits commis par Soloway ne tombent pas sous le coup de CAN-SPAM act, la loi américaine qui réprime sévèrement les délits informatiques.

« L’accusation le mentionne à peine« , affirme Levine. Selon lui, le CAN-SPAM act ne prouve pas qu’un tiers n’a pas respecté la législation en vigueur. Le cas Soloway illustre parfaitement cet exemple.  » [Le procès] a été[uniquement]instruit sur la base d’accusations traditionnelles telles que la fraude en ligne et le blanchiment d’argent« . Le gouvernement souhaite condamner le coupable et bien sûr, récupérer les 773.000 dollars frauduleusement « gagnés ». De son côté, « Spam King » plaide non coupable.