Le secteur informatique français recruterait jusqu’à 35 000 cadres en 2012

Association pour l'emploi des cadres

Dans un contexte économique troublé, les recrutements au sein des filières informatique et commerciale en France pourraient permettre à l’emploi des cadres de se maintenir en 2012, selon l’enquête annuelle menée par l’Apec auprès d’un panel de 11 000 entreprises.

Les 11 000 entreprises du secteur privé (2 millions de salariés, dont 340 000 cadres) interrogées par l’Apec pour mener à bien son enquête annuelle ont déclaré vouloir embaucher cette année entre 164 000 (-10 % par rapport à 2011) et 195 000 cadres (+8 % sur un an).

« Le marché de l’emploi cadre est certes sur le fil du rasoir (…) Mais, grâce à certains secteurs moteurs, la crainte d’un décrochage brutal des recrutements de cadres comme en 2009 n’est pas de mise », a souligné par voie de communiqué Marie-Françoise Leflon, présidente de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec). Le marché devrait par conséquent « osciller entre un mouvement de hausse sur la lancée de 2011 et une stagnation des embauches de cadres » grâce à ses fonctions « locomotives ».

La filière informatique reste un moteur de l’emploi cadre

Aux côtés du conseil, de l’ingénierie et de la R&D, les activités informatiques et les télécommunications sont les moteurs du marché français de l’emploi cadre. Ainsi, les deux fonctions « locomotives » du marché, le commercial et l’informatique, représenteraient entre 60 000 et 74 000 recrutements cette année. À elle seule, l’activité informatique réaliserait de 26 700 (-11 %) à 35 000 recrutements en 2012 (+17 %). Quant à la fonction études-recherche et développement (R&D), elle pourrait également tirer son épingle du jeu. À l’inverse, la fonction production industrielle-chantier verrait le nombre de ses recrutements de cadres diminuer d’environ 18 % sur un an.

Au niveau sectoriel, les services devraient embaucher entre 110 000 et 135 000 cadres en 2012, soit plus des deux tiers du total, grâce à l’attractivité des activités phares (informatique et télécoms, ingénierie-R&D et conseil). Sur le plan géographique, les entreprises installées dans les régions Île-de-France, Centre, Midi-Pyrénées, Auvergne et Alsace, sont les plus optimistes concernant leurs perspectives de recrutements de cadres cette année. Les plus pessimistes sont installées en Picardie, Basse et Haute Normandie. Dans les faits, les recrutements de cadres restent concentrés sur les régions Île-de-France, Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Plus largement, sur la période 2012-2016, le scénario retenu par l’Apec est celui d’une « croissance tétanisée ». Celle-ci freine, en particulier, l’embauche de jeunes cadres. Globalement, il faudrait attendre 2014 pour dépasser le niveau de recrutements de cadres enregistré en 2008 (199 400). Enfin, en 2015 et 2016, ces recrutements augmenteraient de 6 % par an, pour atteindre les 228 300 en 2016. À noter : les prévisions à cinq ans de l’Apec s’appuient sur un modèle économétrique créé par ses soins en 2009 (mesure de la formation brute de capital fixe [FBCF], niveau du PIB, prise en compte des départs à la retraite de cadres, ainsi que des prévisions d’instituts, dont l’INSEE et le FMI).