Le véhicule tout électrique européen sera d’abord numérique

Dans les financements européens pour la recherche IT, les technologies dites « vertes » et plus particulièrement celles visant la voiture « tout-électrique », tiennent le haut du pavé

La voiture électrique sera « numérique » ou ne sera pas ! En adoptant en 2008 un plan de relance de l’économie, l’Union Européenne a mis en place trois partenariats publics-privés (ou ‘PPP’) de grande envergure  pour stimuler l’économie. L’un d’eux cible le secteur automobile et, comme la France le fait avec son programme des «Investissements d’avenir »,  il prend la forme d’un investissement massif dans la « voiture verte» : l’initiative européenne « Green Car »  cumulera ainsi plus de 5 milliards d’euros d’investissements publics et privés pour apporter une position de leader à l’Europe en la matière  (https://www.green-cars-initiative.eu/public/)

Tout electrique,  Green car, Europe
Tout électrique, Green car, Europe

Compte tenu de l’importance des technologies et des systèmes numériques dans le fonctionnement de la voiture verte  (propulsion, conduite, sécurité, gestion de l’énergie…) comme dans son intégration dans le réseau de circulation (suivi, ravitaillement, entretien, sécurisation, navigation avancée…), la DG ‘Société de l’Information’ de la Commission Européenne s’est associée à cette initiative en y consacrant une partie de ses subventions en faveur de le recherche (https://cordis.europa.eu/fp7/ict/micro-nanosystems/docs/brochure-ict-for-fev-2010_en.pdf).
Ainsi, la bonne gestion de l’énergie électrique sur une voiture a des conséquences majeures sur l’impact positif ou non de la voiture électrique à plus long terme. On mesure effectivement l’impact global d’une source d’énergie ou d’un type de dispositif. En résumé, il faut s’assurer que le passage à la voiture 100% électrique n’entraine pas une pollution plus forte que celle mesurée avec les énergies fossiles.
L’Europe s’est fixé des critères très précis en la matière. En considérant par exemple la taille des usines de fabrication de batteries dont on annonce l’implantation un peu partout en Europe, on peut d’ores et déjà en déduire que leur production sera insuffisante pour couvrir les besoins de l’industrie automobile ! Il faut donc jouer également sur la demande et donc sur l’optimisation du courant électrique délivré par les batteries, même les plus modernes ou les plus miniaturisées. Ou encore, il a été mesuré qu’un gain de 1% dans l’efficacité d’un moteur électrique débouche sur une réduction de 1,5% du poids des batteries à puissance équivalente.

Vers une nouvelle organisation, nouveaux SI
Dans le même temps, l’organisation d’une nouvelle chaîne complète d’approvisionnement et de distribution de l’énergie doit remplacer peu à peu celui des énergies fossiles. Cela doit déboucher sur une nouvelle organisation verticale de l’offre. Laquelle va imposer aux acteurs industriels du secteur, comme aux Etats, une refonte sinon une adaptation de leurs systèmes de mesure, de comptabilité et de gestion.
Les systèmes d’information seront grandement impactés. Mais il faudra aussi développer les capteurs et les systèmes permettant une organisation optimale de cette nouvelle chaine de valeur. Les technologies comme les capteurs, les liaisons M2M (machine-à-machine), le géo-positionnement, les réseaux de type Mesh ou encore les applications sous forme de service et la puissance informatique à la demande (‘cloud computing’) sont très attendues dans ce type d’applications.
A noter aussi que cette stratégie du « Véhicule tout électrique » (VTE ou FEV en anglais) européenne va au-delà de la seule voiture particulière. Elle concerne tous les véhicules pouvant être propulsés et circuler en utilisant uniquement l’énergie électrique.

30 millions de subventions
L’appel à projet « TIC pour la voiture verte 2011 » qui s’ouvrira le 20 juillet prochain consacrera au total 30 millions d’euros de subventions à ces projets (soit un co-investissement public-privé de 60 millions d’euros). Il visera la recherche et les développements dans différents aspects:
– les outils de gestion de l’énergie électrique et les composants électroniques pour le véhicule ;
– les outils pour l’intégration du véhicule tout électrique dans une infrastructure de transport coopérative ;
– la sécurité et la durabilité du véhicule tout électrique (VTE ou FEV en anglais) ;
– une action de valorisation du « VTE made in Europe ».
Date limite des candidatures est fixée au 2 décembre 2011 à 17h00. Attention, pour ce type de projets, et même si le texte de l’appel à projets ne le mentionne pas, il sera indispensable de travailler en collaboration étroite avec un fabricant d’automobile ou un équipementier. Ce dernier peut être un nouvel acteur du marché, une PME ou non.

A noter que deux initiatives jointes entre la Commission et les industriels du secteurs sont en cours:
Artemis pour les systèmes embarqués (https://www.artemis-ju.eu/ ) ;
ENIAC, pour les systèmes nano et micro-électroniques (https://www.eniac.eu/web/index.php ), participent également à cet effort par la mise en place de financement public-privés pour des projets débouchant sur des nouveaux composants pour la voiture électrique ou des dispositifs de suivi, de gestion ou d’aide à la conduite pour les infrastructures de transport accueillant ces voitures 100% électriques.