Le W3C pousse le Web dans la télévision

L’organisme de normalisation du web donne les premières directions pour intégrer les contenus du Net dans l’offre des programme télévisés en insistant sur les nécessaires besoins d’interaction entre diffuseurs et spectateurs-internautes.

En février dernier, radiodiffuseurs, opérateurs de télécommunications et de réseau câblé, acteurs de l’OTT (Over The Top), fournisseurs de contenus, fournisseurs de périphériques, éditeurs logiciels, fournisseurs d’applications web, chercheurs, administrations et organisations de normalisation se réunissaient à Berlin sous l’égide du W3C pour évoquer la convergence entre le Web et la télévision.

Sujet majeur pour les diffuseurs, notamment, qui voient l’arrivée du Net comme un sérieux concurrent tant sur les contenus que sur la fragmentation de l’audience qui en découle. Et ce d’autant que les téléviseurs familiaux sont amenés à devenir des périphériques du réseau au même titre qu’un PC, un smartphone ou une tablette. Ils leurs faut donc intégrer les usages du Net dans leur offre de programme. Autant de nouvelles perspectives pour le commerce, les jeux, le choix des programmes, etc., bref, l’interaction sociale et le « dialogue » avec les téléspectateurs (interspectateurs?).

Une intégration qui s’appuiera sur de nouveaux standards technologiques. L’organisme de normalisation du Web en a identifié cinq principalement : l’utilisation de l’HTTP (le protocole hypertexte du Net) pour la diffusion des contenus audio et vidéo (ce qui viendrait concurrencer la TNT en France) qui s’adapte en temps réel aux fluctuations du réseau (ADSL, fibre, satellite…); les interactions entre plusieurs écrans au sein du réseau domestique; le rôle des métadonnées et la relation avec les technologies du Web sémantique; la garantie de l’accessibilité des solutions retenues; les profils dédiés et tests; et les extensions possibles d’HTML5 pour la télévision (ces trois derniers points s’adressant particulièrement aux développeurs).

Bref, il s’agit d’oeuvrer dans le sens de la normalisation afin que tous les téléviseurs de nouvelle génération (smart TV) supportent les technologies du web et puisse potentiellement interagir avec les autres terminaux connectés aux web. Cela permettrait par exemple de jeter des ponts entre un programme télévisé et une communauté sociale (sur Facebook par exemple) pour interagir avec l’audience, etc.

« Le comité de préparation de l’atelier est très satisfait de la richesse des discussions et du partage lors de l’atelier de Berlin, souligne François Daoust, coprésident de l’atelier Web et TV (et dont les rapports des discussions sont disponibles à partir de cette page). Dans un monde où le poste de télévision devient un service disponible sur tous types de terminaux, le W3C envisage la perspective de développer des technologies Web omniprésentes pour faciliter des scénarios combinant des sources locales (appareils de réseau domestique) et globales (réseaux sociaux) afin d’enrichir l’expérience des téléspectateurs. » C’est visiblement le prix que devra payer la télévision pour co-exister avec Internet.