Le Zune de Microsoft sera livré dans un format propriétaire

Apple et Microsoft sont sur la même longueur d’onde

A l’instar d’Apple et de son iPod, Microsoft devrait proposer son baladeur numérique dans un format propriétaire, un retournement de veste stratégique qui n’est pas du goût des éditeurs.

La nouvelle a de quoi surprendre et pourtant il s’agit bien d’une réalité. La firme de Redmond vient juste d’annoncer que son lecteur de musique numérique ne sera pas compatible avec les services de vente de musique en ligne utilisant le format Windows Media.

Microsoft a donc adopté une nouvelle stratégie commerciale, proche de celle d’Apple : lancer sa plate-forme de téléchargement dans un format propriétaire. Conséquence, les morceaux qui seront à la disposition des utilisateurs de Zune ne pourront donc être lus que sur le baladeur de Microsoft.

Comme le souligne Le Figaro dans son édition du jour, « la mainmise sur le marché de la musique de deux sociétés américaines venues de l’univers informatique laisse planer une menace sur l’avenir de la diversité culturelle. »

Les éditeurs n’auront malheureusement pas le choix, le nombre d’utilisateurs de ces baladeurs étant en constante augmentation, ils vont devoir se plier aux desiderata des deux géants, du moins s’ils ne veulent pas rester sur la touche.

Du côté des éditeurs indépendants, la crainte est réelle et les services de ventes de musique en ligne sont également sérieusement embarrassés par cette annonce. La plupart de ces labels évoquent la crainte d’un rapprochement entre les deux géants dont l’intérêt est finalement le même : dominer l’univers de l’édition et protéger les ?uvres contre la copie.

En France le principe d’interopérabilité des formats, voté dans le cadre de la loi sur le droit d’auteur Dadvsi (lire nos articles), fait que la nouvelle plate-forme de Microsoft est illégale. Seulement, le groupe est le prestataire de services de VirginMega et FnacMusic qui utilisent le système de protection des fichiers « made in Redmond ». Un vrai casse-tête.

L’on est en droit de s’interroger sur l’efficacité de cette mesure. Certes, Microsoft va être plus compétitif face à Apple, mais pour quelle qualité ? Pourtant, à l’heure actuelle, il est clair que les amateurs de musique en ligne sont dans l’impasse, et Microsoft et Apple sont bien loin de ce modèle prôné par l’industrie d’une convergence des technologies au service des usagers.

Dans ce cas, le moins que l’on puisse dire c’est que ces mesures sont contraignantes au risque de motiver les sites qui proposent du téléchargement pirate qui quelque part deviennent légitimes.

Reste une solution, se faire des copies privées de ses CD pour les lire sur un lecteur peut-être moins performant. D’ailleurs, les appels au boycott de ces produits vont certainement se multiplier.