L’engagement culturel de Red Hat sur le PC à 100 $

L’OLPC (One Laptop Per Child), que nous avons pu découvrir de visu,
est équipé d’une distribution Fedora spécifique

Solutions Linux et Open Source 2007

Contribution de Red Hat à l’ambitieux projet OLPC, le PC à 100 dollars destiné aux élèves des pays émergents, le système d’exploitation et l’environnement logiciel ont été développés par la communauté Fedora, la distribution communautaire de l’éditeur qui évolue en parallèle à ses version ‘Enterprise‘.

Nous avons pu découvrir et toucher la machine. De taille très réduite, légère, et de couleur ‘flashy’, elle séduit d’emblée. Les performances semblent aussi au rendez-vous, la communauté Fedora a travaillé activement à l’optimisation de son OS. Il ne faut pas rêver cependant, l’OLPC n’a rien à voir avec les portables de course dont le prix débute à 500 dollars.

Franz Meyer, directeur SEMEA de Red Hat , a évoqué avec nous l’engagement et les ambitions de l’éditeur sur ce projet unique :

« Nous voulons montrer notre savoir-faire technologique, et on veut changer la face de l’informatique, imposer l’ouverture et permettre le développement de toutes les personnes et des économies. »

« L’OLPC correspond bien au modèle de contribution de Red Hat, qui apporte l’innovation et améliore la vie dans le monde. Il ne faut pas oublier que c’est un projet d’éducation, qui va donner accès à un maximum de connaissances et apporter le savoir aux enfants dans les pays en voie de développement. »

« Le logiciel libre s’approprie les systèmes et amène des contributions. Tout le monde peut contribuer au projet d’éducation qui est communautaire, ce qui est possible grâce au monde du logiciel libre. »

« Les utilisateurs vont pourvoir s’attribuer le système et apporter savoir et expertise aux pays en voie de développement. Ils seront dépendants des environnements libres et non plus d’un unique fournisseur. »

Où en est le projet OLPC ?

« Nous en sommes à la version 3. Les premiers produits seront disponibles à partir de la mi 2007. Notre objectif n’est pas de concurrencer les fabricants de PC et d’OS. Et nous avons encore une réflexion sur nos modèles de financement. Actuellement, ce sont les gouvernements qui achètent les machines adaptées à leurs programmes et qui les donnent aux enfants. »

« Nous pourrions par exemple proposer l’OLPC à la vente sur le principe d’un acheté, un offert. C’est comme pour Wikipedia, nous sommes en discussions… »

« Quant à son prix, il dépend de ce qui entre dans sa composition matérielle, mais aussi des quantités fabriquées. Si les commandes dépassent les cinq millions d’unités, nous devrions passer sous la barre des 100 dollars ! »

La communauté Fedora a fourni la partie système de l’OLPC, Red Hat coordonnant la partie logiciels. Le poste portable tourne donc sous Linux avec des applications plus ou moins spécifiques adaptées à son public.On y trouve le son et la vidéo (et une webcam intégrée), le traitement de texte AbbyWord, un lecteur de documents multi-formats, un navigateur développé sur le même noyau que Firefox, la VoIP et le chat, le courriel, un outil musical ‘Tam Tam‘, un langage et un environnement de développement graphique Squeak.Les développements ont dû s’adapter à des contraintes fortes, comme une ROM de 1 Mo pour stocker le Bios Linux, une mémoire de 128 Mo pour les applications, et une mémoire flash de 512 Mo pour stocker les données.Cet environnement OS et applicatif sera adapté aux demandes des gouvernements – tout comme la machine, couleurs, langue, clavier, etc. – et préchargé dans la machine, avec les drivers(pilotes) nécessaires.Par ailleurs, rappelons que l’OLPC dispose de plusieurs ports USB et de WiFi avec ses deux antennes placées sur les côtés de l’écran. Accès aux données, mises à jour, téléchargements s’effectueront via un réseau maillé P2P (peer-to-peer), les opérateurs télécoms et internet étant invités à participer au projet.