Léo Apotheker devant les tribunaux

Le directeur général de HP sera entendu comme témoin dans une affaire qui oppose Oracle à SAP autour des méthodes de l’ancienne filiale TomorrowNow.

Hasard des calendriers. Le 1er novembre prochain, Léo Aptheker, fraîchement nommé, prendra la direction de HP. C’est aussi le jour de l’ouverture d’un procès qui oppose Oracle et SAP de longue date. L’ancien dirigeant de l’éditeur allemand, et successeur de Mark Hurd parti chez Oracle, sera entendu comme témoin par les juges chargés de l’affaire, selon l’Associated Press.

Une affaire qui remonte à 2007, année du dépôt de la plainte d’Oracle contre SAP pour «vol d’entreprise à grande échelle». C’est plus particulièrement la start-up TomorrowNow, spécialisée dans le support logiciel PeopleSoft et JD Edwards et rachetée en 2005 par SAP, qui est dans le collimateur d’Oracle. L’entreprise de Larry Ellison soupçonne TomorrowNow d’avoir dérobé des documents de support technique et logiciel en ligne en utilisant les comptes d’un client d’Oracle pour se connecter au site web en question et récupérer les éléments stratégiques à des fins de démarcher les clients d’Oracle.

En décembre 2008, les tribunaux avaient rejeté la plainte d’Oracle sur le vol des données commerciales tout en reconnaissant la validité de certains points (rupture de contrat, notamment). Oracle avait fait appel de la décision. Le 1er novembre sera une nouvelle occasion pour Oracle de mettre SAP au pied du mur. A la différence que Léo Apotheker, président de SAP entre avril 2008 et février 2010, n’est pas forcément le plus concerné par une affaire débutée avant sa prise des commandes de l’éditeur allemand. Néanmoins, l’homme était entré chez SAP en 1988.

C’est notamment pourquoi il ne sera entendu que comme témoin. Les juges souhaitant savoir à quel point SAP était au courant des méthodes de sa filiale. Dans un communiqué, le président de HP Ray Lane prend la défense de son directeur en rappelant que Léo Apotheker n’avait jamais supervisé les activités de TomorrowNow et avait fermé la filiale après sa prise de fonctions à la tête de SAP. Ce qui tend à laisser penser que l’ancien dirigeant de SAP était bien au courant des activités de TomorrowNow…