Les «Villes Internet» atteignent la maturité

Plus de 200 villes ont obtenu le label décerné par l’association Villes Internet, cette année. Un nombre élevé, signe d’une maturité accrue des équipes municipales en matière de TIC.

Sous le chapiteau pourpre du Cabaret Sauvage, à Paris, point de chevaux, ce 15 décembre. En piste : une carte de ville participative, une plate-forme pour héberger les vidéos des collectivités locales, un atelier d’écriture en ligne… Une quinzaine de comunes présentaient leurs initiatives en matière de TIC, à l’occasion de la remise annuelle des labels de l’association Villes Internet.

Depuis onze ans, l’association soutient le développement d’un Internet citoyen, accessible à tous. Elle fédère un réseau de 1218 collectivités, qui partagent expériences et savoir faire. Les projets exposés fournissaient quelques exemples. Nombre d’entre eux, pour l’essentiel développés en logiciels libres, faisaient la part belle aux outils collaboratifs.

C’est le cas, par exemple, du wiki tout juste mis en place par Pont Audemer (27). L’outil est destiné à favoriser la participation de la population à la conception d’un écoquartier. Il s’intègre dans la démarche de consultation déjà prévue par la mairie : utilisation du wiki durant les réunions, mobilisation du réseau des associations et des acteurs du territoire (points d’accès publics à l’internet compris), pour faire connaitre et favoriser son appropriation.

La fin de l’Internet gadget ?

Autre exemple de projet, mis en place par la mairie d’Argentan (61), cette fois ci : l’atelier santé collaboratif. Ici, l’outil, développé sous licence libre, a été déployé pour les professionnels de santé qui travaillent ensemble à réduire les inégalités sociales et territoriales de santé. Ce réseau de professionnels existe depuis près de dix ans.

Depuis plus d’un an, cette plate-forme très simple, qui leur permet de disposer de documents communs, rend la collaboration entre les membres du réseau beaucoup plus efficace que les deux rendez-vous physiques annuels. Pas de technologies ébouriffantes, pas de photos du maire, juste un projet enraciné dans les réalités du territoire, un outil pensé pour renforcer une politique globale. Manifestement, l’ère des politiques Internet gadget est révolue.

Le professionalisme accru des équipes municipales en matière de TIC et la prise en compte de ces dernières comme un véritable enjeu sociétal a d’ailleurs été illustré par la remise des labels elle même. En particulier, le nombre des villes ayant obtenu 5 arobases, le niveau le plus élevé, a encore augmenté cette année. Elles sont 16 à l’avoir obtenues pour l’ensemble de leur politique, dont Argentan. 24 autres villes ont obtenu 4 arobases.

Au total, 223 villes se sont distinguées. Autre signe de cette évolution : 52 villes ont progressé d’un arobase, entre le label 2008 et 2010. Les Villes Internet représentent une avant-garde des usages partagés des technologies de l’information. Au total, la France compte plus de 30 000 communes. Il reste un long chemin à parcourir…