Les 25 réorganisent la conservation des données

Sous la pression de la présidence britannique, l’Union européenne a finalement décidé de demander aux opérateurs de télécommunication de conserver les données des échanges téléphoniques et autres pendant 24 mois au lieu de 6

Cette directive qui doit permettre aux Etats engagés dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, de mieux contrôler ce qui se dit sur les réseaux et ainsi prévenir les citoyens contre de nouvelles attaques a finalement été adoptée. Mais elle promet d’être un vrai « casse-tête chinois » pour les opérateurs.

Il faut dire qu’elle concerne plusieurs millions de conversations téléphoniques classiques, fixes et mobiles, de SMS et de mails. Depuis les attentats de Londres, la présidence britannique de l’Union fait pression sur le Parlement, le Conseil et la Commission pour qu’ils approuvent le texte. Et c’est désormais chose faite. La présidence britannique peut donc se réjouir, mais ce n’est pas le cas des opérateurs de téléphonie qui s’inquiètent d’ores et déjà de l’ampleur de la tâche. Pour les industries du secteur, stocker des millions de données échangées est un travail titanesque, voire impossible. Interrogé par le quotidien « La Tribune » les industriels ont ainsi déclaré : « Seule une fraction des services de courriers électroniques seront couverts par la directive, puisque les plus importants fournisseurs mondiaux sont hors d’Europe. » Malgré des craintes justifiées, les opérateurs sont tout de même parvenus à supprimer de la surveillance les appels non aboutis. Un faible lot de consolation surtout quand on sait que dans le cadre de certains dossiers, les États concernés pourront demander une extension de la durée de conservation.