Les ambitions de France Télécom mal accueillies par les marchés

Dans le dossier TeliaSonera, l’opérateur pourrait jeter l’éponge

La perspective d’une acquisition de taille de la part de France Télécom fait peur aux investisseurs et aux analystes. L’opérateur historique a annoncé qu’il « engageait une démarche amicale » par échange d’actions et decash afin de s’emparer du nordique TeliaSonera valorisé à 27,1 milliards d’euros.

L’opérateur français s’est donné 15 jours pour lancer ou non une offre formelle sur son concurrent.

Mais depuis l’annonce de cette opération, le cours France Télécom s’écroule. Certes, les indices ont tous connu une semaine difficile, mais le titre du français a encore plus été pénalisé que les autres avec un repli de 7,5% en deux séances.

Du coup, France Télécom pourrait faire machine arrière. Dans un entretien au Journal du Dimanche, Gervais Pellissier, directeur financier indique que deux cas pourraient forcer le groupe à jeter l’éponge. « La première serait que notre offre ne soit pas reçue amicalement par les actionnaires et le management de TeliaSonera », ce qui est le cas. L’offre a été jugée « sensiblement »inférieure à la valeur de l’entreprise a indiqué Tom von Weyrmann, le président du conseil d’administration. Il est vrai que sa capitalisation est plus proche des 30 milliards d’euros.

« La seconde serait la poursuite des turbulences de marché », poursuit le directeur.

Pour rassurer les investisseurs, le groupe souligne qu’il ne relèvera pas son offre. Gervais Pellissier ajoute même que « ce projet n’est pas indispensable pour France Télécom ». Une affirmation un peu curieuse puisque cette opération permettrait à France Télécom de se hisser à la première place européenne des opérateurs télécoms, devant son éternel rival Deutsche Telekom et à la 4e place mondiale.