Les banquiers préfèrent la bonne vieille carte de crédit

Les banquiers rechignent à investir dans les technologies liées aux nouveaux moyens de paiement, certes médiatiques, mais pour l’instant peu rentables. Etat des lieux avec l’Efma

Paiement de services via téléphone mobile, authentification avec la voix? Autant d’innovations largement relayées par la presse, mais dans lesquelles les banques rechignent à investir : les clients sont rares.

Telles sont les conclusions d’une étude de l’Efma, l’association financière européenne de gestion et de vente, et Edgar Dunn and company (EDC). Ils ont interrogé en 2005 une quarantaine de responsables bancaires sur leurs perspectives dans ce domaine. Chère innovation Si les revenus liés aux moyens de paiement représentent jusqu’à 10% du chiffre d’affaires des banques, peu d’entre elles ont élaboré une véritable stratégie pour les développer. En effet, la pression sur les prix fait baisser les marges, ce qui les dissuade d’investir, expliquent les rapporteurs de l’étude. Seuls 4% des établissements, par exemple, ont implémenté la technologie qui permet le paiement sans contact. Pis, P2P (peer-to-peer) et biométrie ne satisfont pas aux critères bancaires. En clair, rentabilité attendue, marché potentiel, ou encore facilité d’implémentation. Techno verte Au total, expliquent les rapporteurs, les banques se désinvestissent de la recherche, rechignent à investir dans ces technologies trop nombreuses, vertes, pas assez standardisées et coûteuses à implémenter. Elles adoptent pour la plupart un suivisme sans risques, préférant attendre que la rentabilité d’une solution soit bien assise. D’autant que le contexte réglementaire est susceptible d’évoluer. Résultat : ce sont les fournisseurs qui jouent le rôle d’investisseurs. Pour apprendre, adapter, créer et trouver les niches de compétitivité du futur.