Les cavaliers électroniques de l’Amérique

La protection des réseaux et les nouvelles technologies se trouvent au c?ur du nouveau dispositif américain de guerre au terrorisme.

L’Amérique a peur pour ses réseaux. La loi sur la création d’un ministère américain de la Sécurité Intérieure, que le président George Bush devrait promulguer d’ici à la fin du mois, prévoit notamment un plan national de protection des infrastructures critiques, qui s’appliquera aux nouvelles technologies, à la finance et aux satellites. Le nouveau ministère réunit cinq agences, venues du FBI et des ministères de la Défense, du Commerce et de l’Energie. Côté recherche, il faut noter la création d’une agence dotée d’au moins 500 millions de dollars par an (sur 37 milliards au total). Du nom de HSARPA, pour

Homeland Security Advanced Research Projects Agency,elle aura pour mission d’accélérer le développement, le prototypage et le déploiement de toute technologie pouvant contribuer à la sécurité de l’Amérique, mais aussi de « promouvoir des changements révolutionnaires » dans ces technologies. On ajoutera à cela que la même semaine, le Congrès a porté les subventions aux universités pour la sécurité informatique à 900 M$ sur cinq ans. De nombreux organismes à l’intérieur du nouveau ministère se spécialiseront dans les nouvelles technologies, avec pour mission de protéger les infrastructures critiques, et particulièrement Internet. Une Direction de l’analyse de l’information et de la protection des infrastructures et un Institut de sécurité intérieure (Homeland Security Institute) se pencheront sur leurs vulnérabilités. Darpa, l’équivalent au ministère de la Défense de HSARPA, avait créé en début d’année un organisme spécialisé dans le traitement antiterroriste de l’information, l’IAO (Information Awareness Office),sous le commandement de John Poindexter, un amiral connu pour l’affaire Iran/contra sous Ronald Reagan(lire ci-contre et CyberPouvoirs n°2). Sous la nouvelle loi, celui-ci partagera ses informations avec le nouveau ministère, tout comme la CIA, la NSA et la DIA, qui partageront même du personnel.