Les censeurs censurés de Corée s’insurgent!

La Corée du Nord n’a pas apprécié que les autorités de Séoul (Corée du Sud) censurent une trentaine de ses sites Internet de propagande. Le chat prendrait-il des allures de souris?

Selon l’agence de presse britannique Reuters, un porte parole du ministre des Postes et Télécommunications nord-coréen s’est fendu d’un vibrant hommage à l’Internet libre, qualifiant les dispositifs de censure mis en place au Sud «

d’actes fascistes sans précédent contraire aux exigences de l’ère des nouvelles technologies ». On croit rêver. Une déclaration pour le moins surréaliste quand on sait que les autorités de Pyongyang interdisent tout simplement aux Nord-Coréens de se connecter à Internet et qu’aucune presse indépendante n’est tolérée ! Même le téléphone n’est pas libre. Seules les classes dirigeantes du parti et quelques privilégiés ont accès à la toile mondiale. Trente et un sites relatifs à la Corée du Nord ont donc été bloqués, dont Minjok Tonshin, Chosun Sinbo, Chosun Music, North Korea Info Bank, DPRK Stamp. Le MIC (Ministère de l’Information et de la Communication) a aussi bloqué le site de l’Université Kim Il Sung, (https://www.ournation-school.com) qui venait d’ouvrir en novembre 2004. Parmi ces sites, dont la plupart sont hébergés à l’étranger, aux Etats-Unis, en Chine et au Japon, certains sont très politisés et font la publicité du système nord-coréen, mais d’autres font seulement du marketing pour des sociétés nord-coréenne ou fournissent de l’information sur le Nord. C’est le cas notamment du site basé aux Etats-Unis Minjok Tongshin, celui basé au Japon Chosun Sinbo et l’agence de presse KCNA. L’information postée sur ces sites était utilisée par les médias sud-coréens pour la recherche des dernières nouvelles sur le Nord. De son côté RSF (Reporters sans frontières) dénonce ces mesures de filtrage, mais souligne l’hypocrisie des réactions outragées de Pyongyang. Au pays du grand leader Kim Jong Il, nul besoin de censurer Internet puisqu’il est tout simplement interdit de s’y connecter.