Les débits moyens de la 3G se traînent

Pour la première fois, l’Arcep a mesuré la qualité de service des réseaux 3G et 3G+. Le bilan est mitigé

On le sait, le haut débit mobile est la nouvelle danseuse des opérateurs, même chez Bouygues Telecom qui vient de se lancer une offre 3G+. Surfer et télécharger depuis son mobile est donc une réalité mais quels sont les vrais débits proposés ?

Du côté des opérateurs, on annonce toujours des débits théoriques. Pour la 3G, le débit descendant est de 384 kb/s tandis que pour la 3G+ (HSDPA), les Orange et autres SFR annoncent un débit théorique de 1,8 Mb/s en réception qui a même été porté à 3,6 Mb/s récemment.

Pour avoir une véritable idée des débits pratiques, l’Arcep, le régulateur des télécoms, a pour le première fois mesuré la qualité de service des réseaux 3G (concernant la 3G+, l’Autorité précise que les test ont eu lieu avec des débits théoriques de 1,8 Mb/s. BouyguesTel n’a pas été testé puisque les offres 3G n’étaient pas encore disponibles).

Ces tests ont été réalisés dans des agglomérations de plus de 400.000 habitants, dont Paris, Marseille et Lyon (là où les débits sont censés être les plus élevés) avec un terminal Nokia N70 pour Orange et Sony Ericsson V600i pour SFR.

Résultat des courses : les débits observés sont assez loin des débits annoncés… Les tests ont démontré que les débits observés pour le téléchargement de fichiers de 5 Mo sur les réseaux 3G/3G+ atteignaient 1,4 Mbit/s pour les plus rapides, mais que la moyenne des débits de téléchargement sur ces réseaux était seulement de 887 kbit/s sur le lien descendant (en réception). On est donc loin des 1,8 Mb/s… Enfin, sur le lien montant, l’envoi de fichiers de 1 Mo a fait apparaître un débit de 340 kbit/s pour les plus rapides.

Le délai moyen de téléchargement réussi des fichiers de 5 Mo s’est établi autour de la minute pour les opérateurs disposant d’un réseau UMTS/HSDPA, et a nécessité près de 4 minutes pour Bouygues Télécom (technologie 2,5G ou Edge).

Le délai moyen d’envoi réussi des fichiers de 1 Mo a été légèrement supérieur à 30 secondes pour SFR, et a nécessité plus d’une minute pour Orange France et Bouygues Télécom. « L’écart constaté entre les opérateurs Orange France et SFR, utilisant la même technologie UMTS, provient de la nature différente des offres de services grand public proposées par ces deux opérateurs au moment de l’enquête. En effet, l’offre commerciale grand public d’Orange France existante lors de l’enquête était limitée à un débit maximum à 128 kbit/s sur la voie montante », explique l’Autorité, contre plus de 350 kb/s théorique pour SFR.

L’Arcep s’est également penchée sur la visiophonie qui « affiche des résultats satisfaisants et homogènes. Toutefois, il convient d’être prudent sur les notions de qualité parfaite et de qualité correcte, en l’absence de références clairement définies de l’attente des utilisateurs en matière de qualité d’un tel service« , note l’Autorité.