Les dépenses IT glissent du hardware vers le logiciel

Les dépenses IT devraient s’élever à 2 800 milliards de dollars en 2019. Si le software tirera le marché, le hardware continuera de composer le plus gros des dépenses.

Le hardware dans son ensemble, et particulièrement les équipements télécoms, devrait continuer à soutenir massivement les dépenses mondiales en solutions IT qui passeront de 2 460 milliards de dollars en 2015 à 2 800 milliards en 2019, prévoit IDC dans son Worldwide Semiannual IT Spending Guide: Vertical and Company Size. Même si la croissance du segment restera inférieure à la moyenne (de 3,45% annuellement en moyenne selon nos calculs), les solutions matérielles continueront de composer jusqu’à 40% des investissements des entreprises qui concentreront leurs dépenses dans les terminaux, l’infrastructure et les équipements télécoms au cours des quatre prochaines années.

Bien qu’en recul de 1,6% en moyenne annuelle, la partie télécoms, y compris les smartphones, représentera plus de la moitié des dépenses hardware. Celles consacrées aux infrastructures des entreprises permettront aux vendeurs de serveurs et de stockage de progresser respectivement de 2,6% et 3,2% en moyenne annuelle.

Mais c’est bien le segment software qui affichera le plus fort dynamisme sur la période avec une progression annuelle moyenne de 6,7%. Particulièrement grâce aux investissements dans la santé et les services financiers, ainsi que les services aux entreprises, les média et la gestion des ressources industrielles. Si les applications qui facilitent la gestion de l’entreprise et des opérations IT seront les principales bénéficiaires des dépenses, ce sont bien les logiciels réseau, de collaboration et de traitement des données qui connaîtrons la croissance la plus rapide, estime IDC.

La santé en pleine croissance

Sous l’angle sectoriel, les manufacturiers, les banques et les opérateurs télécoms contribueront à hauteur de plus de 8% chacun aux dépenses IT d’ici 2019. Suivis des industries, des organisations gouvernementales et des services professionnels. Et c’est le secteur de la santé qui connaîtra la croissance la plus rapide (+5,5% annuellement en moyenne).

Sous l’angle du profil des entreprises, 40% des dépenses viendront des grands comptes (plus de 1000 salariés) tandis que les quelque 70 millions de TPE (moins de 10 salariés) en apporteront un quart. Le bon tiers restant viendra des PME avec la consommation IT la plus dynamique. Les entreprises de moins de 500 salariés verront leurs dépenses IT annuelles progresser de 4,4% en moyenne et de 4,8% pour les grandes PME (entre 500 et 1000 salariés).

L’IT profite de l’instabilité économique

Pour les fournisseurs, le marché se concentrera en Amérique du Nord dont les dépenses IT dépasseront les 1000 milliards de dollars dès 2017, suivie, dans l’ordre, des zones EMEA (Europe, Moyen Orient, Afrique) et Asie-Pacifique. Mais c’est l’Amérique latine qui, partie de loin, connaîtra la plus forte croissance de 4,3% de hausse annuelle moyenne contre 3,8% pour les Etats-Unis/Canada. L’Asie et l’Europe verront chacune leurs dépenses progresser de 3,3% annuellement en moyenne.

Alors que l’évolution de l’économie mondiale reste incertaine, voire chaotique, notamment en regard des cours imprévisibles du pétrole, cette instabilité devrait paradoxalement profiter aux dépenses IT. « Dans de nombreux secteurs, les chefs d’entreprise se tournent vers des solutions informatiques, y compris l’analytique et l’optimisation de l’infrastructure, pour les aider à naviguer dans les eaux économiques tumultueuses, avance Stephen Minton, vice-président et responsable Customer Insights chez IDC. Pour les fournisseurs IT, une approche détaillée pour cibler les poches de croissance et les opportunités de cette économie volatile est plus que jamais nécessaire. »


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