Les DRM n’ont plus la cote

Les décisions successives de deux géants de l’industrie contribuent à sonner le glas d’un système de protection largement critiqué

Largement utilisés par les géants de l’industrie du disque, les DRM (ACC, WMA, etc), véritables cadenas numériques, ont, au cours de ces derniers mois perdu la cote.

La Warner, géant mondial de la musique en ligne vient d’annoncer sa volonté de tester en France la commercialisation de titres, garantis sans DRM. La phase d’expérimentation devrait se terminer le 31 décembre prochain. Deux plates-formes Fnacmusic et Virginmega, devraient proposer les titres sans verrous de la Major.

« Le timing est bon(pour cette expérimentation, ndlr). La loi a lancé un signe positif, faisons aussi en sorte d’écouter les consommateurs« , a indiqué à l’AFP Thierry Chassagne, président de Warner France.

Cette initiative fait suite à la toute récente déclaration d’Apple, annonçant la fin de l’utilisation des DRM sur sa plate-forme iTunes. La décision du géant mondial de la musique en ligne, aux 5 milliards de chansons vendues, révèle une tendance.

Depuis de longs mois, la critique autour des DRM ne cessait d’enfler. Tour à tour loués par les éditeurs de musique puis vilipendés par les utilisateurs, les verrous techniques n’ont jamais fait l’unanimité. Considérés par les acheteurs et les commerçants comme un frein à l’achat de musique légale, les DRM ont longtemps été considérés comme le seul moyen efficace de lutter contre le piratage. Seul problème, il bride l’interopérabilité (le fait d’écouter un disque sur plusieurs supports) et freine l’exercice du droit à la copie privée.

Pourtant, certaines entreprises n’ont pas hésité à sauter le pas. EMI, géant de la musique ouvrait en 2007 son répertoire aux titres dépourvus de système de verrouillage numérique.

Amazon, titan américain de la vente en ligne, proposait également en 2007, son propre service de musique en ligne dépourvu de DRM.

Le site communautaire MySpace (News Corp.) annonçait en avril dernier le lancement d’un futur service de musique, avec de la diffusion de titres en streaming (à l’instar de Deezer) et la commercialisation de titres sans DRM. Rappelons qu’Universal, Rhapsody ou encore Napster avaient eux aussi délaissé les DRM.

En France, la fin prévisible des DRM constitue une véritable aubaine pour le gouvernement, à l’origine de la loi ‘Création et internet’ sensée lutter contre le piratage. L’abolition des DRM et, de fait, le fonctionnement des titres sur l’ensemble des baladeurs numériques ajoutent une corde de plus à l’arc de Christine Albanel, désireuse de voir une densification de l’offre légale.