Les DSI français fans de Cloud privé et fâchés avec le Cloud public

Une étude d’IDC montre que si le Cloud attire de plus en plus d’organisations, celles-ci privilégient toujours sa forme privée. Et progressent dans la mise en œuvre de ce chantier, vers des catalogues de service axés métiers et le provisionning automatique des services.

CloudIndex 1 L’amour du Cloud privé, le Cloud public pour expérimenter. C’est un peu la conclusion qui s’impose à la lecture du Cloud Index, réalisé par IDC en partenariat avec VMware et Accenture. En effet, si 53 % des 126 DSI d’entreprises et administrations françaises interrogées par le cabinet d’études courant décembre 2013 ont recours aux technologies Cloud sur leurs propres infrastructures, elles ne sont que 21 % à se tourner vers les services disponibles à tous sur Internet. Et encore, à 90 % pour une utilisation qualifiée de « limitée ». Globalement, 63 % des organisations ont recours au Cloud d’une manière ou d’une autre, 15 % de mieux que voici un an.

Cette difficulté à percer du Cloud public, que nous avions mise en évidence dans une récente enquête, s’explique aussi par le poids des métiers. Parmi les utilisateurs du nuage en libre accès, près de 4 entreprises sur 10 expliquent que les déploiements sont initiés par les métiers, hors du contrôle de la DSI. Et dans 80 % des cas, la direction informatique n’a aucune visibilité sur les coûts de ces solutions Cloud. IDC explique cette percée de ce qu’on appelle le « shadow IT » par trois facteurs : des directions métier de plus en plus à l’aise avec la technologie, des résultats d’activité de plus en plus liés à l’IT et, bien sûr, la disponibilité de technologies vendues sous forme de services et facilement accessibles.

Améliorer les relations avec les métiers

CloudIndex 3Côté Cloud privé, si les motivations d’ordre financier continuent à dominer – les objectifs les plus cités restant la réduction des coûts initiaux d’acquisition du matériel et des licences associées -, celles liées à l’amélioration des relations avec les métiers font une percée. Ainsi, la diminution des temps de déploiement des applications est cité par 55 % des organisations ayant déployé un Cloud privé. Elles sont 53 % à citer la satisfaction des demandes des métiers parmi leurs motivations.

Cette maturité grandissante s’affiche également dans la mise en place de catalogues de services, de plus en plus répandus. Une entreprise sur deux a déployé un catalogue de services fin 2013, là où il n’y en avait qu’une sur trois fin 2012. Reste que ces catalogues sont avant tout destinés aux populations IT (de la production comme des études), plutôt qu’aux utilisateurs finaux. Cette faiblesse semble toutefois identifiée par les DSI, puisque 51 % d’entre eux expliquent que leur principal enjeu consiste à rendre les catalogues moins techniques et davantage orientés vers les métiers. Juste avant l’automatisation du provisionning des services, autre préoccupation qui montre que les priorités Cloud des DSI s’orientent désormais vers des chantiers plus sophistiqués, là où, en 2012, elles s’attachaient avant tout à décrire les services mis à disposition.

Diminuer le nombre d’admin

A mesure que le Cloud s’installe dans les organisations, les DSI mesurent aussi l’impact de ces technologies sur l’organisation. Les directeurs informatiques indiquent ainsi que le principal enjeu porte sur la formation des équipes internes au contrôle des dépenses dans le Cloud public (cité par 52 % des personnes interrogées), un sujet qui concerne avant tout les directions métiers. Pour les DSI, d’autres enjeux plus IT se font également jour : la réduction du nombre d’administrateurs sur les infrastructures matérielles, la création d’équipes dédiées au Cloud privé, la fourniture aux développeurs d’outils de gestion des ressources Cloud ou encore la formation des équipes à l’harmonisation des données et aux problématiques d’intégration entre applications Saas et sur site. Près des deux tiers des organisations interrogées ont lancé des initiatives visant à évaluer les impacts du Cloud sur l’organisation et les processus IT. Elles n’étaient que 38 % un an plus tôt.

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