Les entreprises européennes rehaussent leur estime pro-SOA

IDC se penche sur les mythes et réalités des architectures ouvertes ‘SOA’ en Europe. Instructif !

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Les dirigeants donnent la priorité à l’alignement du système informatique sur l’activité, en favorisant la flexibilité et la maîtrise des coûts, pour soutenir la stratégie de l’entreprise« , lance Alain Pétrissans, consultant senior chez IDC France. Trois objectifs prioritaires se dégagent pour les directions informatiques en 2006, constate l’étude menée par IDC: 1-l’efficacité du système d’information pour l’activité de l’entreprise (27 %), 2-la réactivité au changement des besoins (23 %), 3-la réduction des coûts (18 %). En proposant de découper les applicatifs en services métier réutilisables, l’architecture orientée service (SOA) permet de répondre efficacement à ces préoccupations. « Chez IDC, nous définissons SOA de la façon suivante : combinaison des services applicatifs, modularité et séparation des couches, et réutilisation des services applicatifs (disposant chacun de sa description : caractéristiques, processus et interface)« , explique Alain Pétrissans. Selon cette même étude, les entreprises auraient saisi l’intérêt des technologies SOA, comme l’illustre le classement des priorités qu’elles associent à SOA pour leur informatique. « L’adaptation au changement d’activité » reste la priorité mise en avant avec 89 % des suffrages, à égalité avec « la réutilisation de l’existant« , et devant « l’efficacité accrue de l’intégration applicative » (87 %), ou « l’automatisation des processus métier » (79 %). La France ne force pas son talent Lorsqu’on écoute les divers éditeurs du marché, leur ‘offre SOA’ exclusive ouvre la voie à une « nouvelle race de solutions » en gestation chez leurs concurrents. Néanmoins, cette évolution naturelle du ‘middleware’ applicatif vers l’ESB (réduisant au strict minimum le couplage services Web/Application) et l’apparition d’un référentiel commun des services Web et autres ressources SOA (liens, processus, fonctions?) sont déjà une réalité dans de nombreuses entreprises. Comme le montre l’étude, les entreprises européennes ont déjà franchi le pas SOA: « Avec 23 % des entreprises déclarant utiliser des technologies SOA, la France se classe tout juste dans la moyenne des pays européens. On ne peut pas réellement parler de retard, toutefois, l’adoption reste modérée« , constate Alain Pétrissans. En effet, l’Allemagne est loin devant, à 36 %, l’Espagne et les pays scandinaves à 26 % ou encore l’Italie à 24 %. L’informatique sera-t-elle toujours perçue comme une dépense plutôt que comme un investissement? Attention, danger? certains trains ne passent qu’une fois en gare. Peut-on en déduire que le parallèle entre stratégie et informatique ne constitue pas une évolution naturelle pour des dirigeants eux-mêmes peu informatisés ?? Au commencement était la stratégie? Quels sont les secteurs d’activités les plus sensibilisés? On retrouve assez logiquement les transports (42 %) et l’industrie (29 %) en tête de peloton. En effet, les entreprises de ces domaines, fortement focalisées sur leurs processus métier, cherchent à maîtriser toute évolution et ses impacts sur l’activité. Un raisonnement qui vaut également pour la banque/finance (36 %). L’opacité des processus du secteur public explique certainement le score de 19 %, (dont 11 % de projets pilotes !). En la matière, on peut subodorer que l’automatisation des processus et l’alignement stratégique restent parfois des énigmes. Une analyse qui pourrait en partie expliquer les 16 % (dont 9 % de projets pilotes) du secteur de la Santé. Conclusion intermédiaire: avant même de penser SOA, mieux vaut être au clair avec sa stratégie!