Les entreprises françaises abordent timidement le Cloud hybride

Le succès de l’adoption du Cloud hybride en France passera par la capacité à intégrer le SI historique de l’entreprise dans un environnement constitué de Clouds privés et publics.

Linkbynet a profité de la CloudWeek pour dévoiler une étude sur l’usage du Cloud hybride en France. Réalisée en mars 2016 par le cabinet PAC (CXP Group), l’enquête s’appuie sur les réponses de 205 entreprises de plus de 500 salariés dans les secteurs d’activités les plus représentatifs de l’économie française (dont 25% des répondants issus de l’industrie, énergie et utilities, 22% de la banque-assurance ou encore 15% des télécoms et médias). Parmi les critères de sélection, les entreprises sondées devaient toutes avoir recours au Cloud Computing à travers des usages clairement identifiés. Si seuls 8% des répondants étaient qualifiés de responsables Cloud, la majorité du panel (58%) était constituée de responsables informatiques et 20% de DSI et CTO.

Il ressort de l’étude que le Cloud est désormais bien appréhendé dans le fonctionnement de l’entreprise. Les trois quarts y voient notamment un support à la mobilité et une réponse à l’agilité nécessaires pour la transformation numérique des organisations. Si les métiers sont les principaux sponsors de la stratégie Cloud (dans 35% des cas) devant la DSI (32%) et la direction/l’exécutif (29%) c’est bien la DSI qui, pour 75% des entreprises, met en œuvre la stratégie Cloud. Mais, confronté au « shadow IT » (la tentation des métiers à exploiter des services hors de contrôle des responsables informatiques), les DSI sont amenés à repenser leur rôle. « Un DSI sur deux envisage de devenir prestataire de services internes », commente Arnaud Cavé, directeur marketing de Linkbynet, qui présentait l’étude.

Le Cloud privé privilégié

Néanmoins, des freins persistent à l’adoption du Cloud. La sécurité, en premier lieu mais aussi la performance et l’intégration avec les systèmes historiques. « Les outils de gestion et d’orchestration du Cloud déployés nécessitent pour une grande majorité la réalisation de nombreux développements spécifiques », peut-on lire dans l’étude. Face à ces freins, l’adoption du Cloud public reste timide. En attendant que les offres de ce dernier soient éprouvées, notamment en matière de sécurité, les entreprises françaises continuent de se tourner majoritairement vers le Cloud privé, notamment managé. Néanmoins, l’écart tend à se réduire entre les deux modèles.

Ainsi, 48% des répondants déclarent avoir basculé des workloads dans le Cloud public (32% de manière non complètement automatisée). Les 52% restant y pensent. 16% le prévoient dans les 12 mois, 15% déclarent vouloir lancer un projet et 21% y réfléchissent encore. Selon l’étude, 80% des entreprises adopteront un Cloud public d’ici 3 à 5 ans. « Ce qui est long dans notre industrie », convient Arnaud Cavé.

Un première étape vers le Cloud hybride

Une approche favorable à l’essor du Cloud hybride. Mais si 25% d’entreprises françaises déclarent l’avoir adopté, leur système d’information conserve majoritairement une organisation informatique classique ainsi qu’un Cloud privé. Qui plus est, les usages encore relativement périphériques comme le test d’application, l’hébergement de sites web, la gestion de pic de trafic. Les applications historiques métiers n’y sont ainsi déployées qu’à hauteur de 34%, tout comme les environnements utilisateurs. Le Big Data/IoT n’y figure qu’à 17% (voir figure ci-dessous). « Ce n’est donc encore qu’une première étape vers une vraie approche hybride qui étend les capacités du SI en fonction de ses besoins », note l’étude.

PAC cloud hybride fig6

Si la sécurité, la performance et la fiabilité justifient l’adoption d’un Cloud privé plus que public par les entreprises, la multiplicité et l’hétérogénéité des SI et des Cloud à intégrer et à gérer constituent l’autre frein à l’adoption du Cloud hybride. Une approche consiste, pour 44% des firmes sondées, à passer par des développements spécifiques afin d’intégrer les outils de gestion du Cloud avec ceux en interne, et adapter les applications pour les rendre exploitables dans une approche hybride. Bref, l’entreprise doit repenser son organisation IT pour tirer parti des multiples modèles dans une volonté d’augmenter son agilité tout en maîtrisant le coût total d’exploitation. A noter cependant que les réglementations et certifications ont un impact sur la stratégie de Cloud hybride des entreprises dans 67% des cas. Il en va ainsi de l’obligation de conserver certaines données dans le pays, ou l’entreprise (les données bancaires par exemple), ou être hébergées chez un acteur certifié (données de santé).

Une véritable stratégie hybride

Néanmoins, les choses évoluent. « 19% des répondants anticipent même, que dans deux ans, le Cloud Hybride sera une véritable stratégie d’entreprise », note l’étude. Si le mouvement s’amorce en France, il ne pourra être soutenable que sous peine de respecter certains critères aux premiers rangs desquels la localisation des données, l’accès à des services additionnels (personnalisation et services à valeur ajoutée) et des capacités d’intégration du Cloud avec l’informatique historique. Ce qui se fera avec l’aide des partenaires, ceux traditionnels du monde de l’intégration et de l’hébergement comme… Linkbynet.

PAC cloud hybride fig9


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