Les explications du crash du site Europeana

Manque d’anticipation, crash des serveurs. Les malheurs « habituels » d’un lancement de site vont coûter 100.000 euros pour une bibliothèque toujours indisponible

Jeudi 20 novembre, Viviane Reding, la commissaire européenne chargée des Telecoms se targuait que le site Europeana enregistrait « 10 millions de clics par heure« . Chiffre intéressant au plus haut point s’il n’avait pas entraîné la fermeture temporaire du site. Depuis, la bibliothèque européenne en ligne aux 2 millions d’objets culturels numérisés, promet-on, n’est toujours pas accessible.

La « classe » européenne puisque les responsables en charge du projet auraient vu trop petit et prévu seulement 3 millions de visiteurs. Résultat, une rallonge de 100.000 euros va devoir être ponctionnée sur un budget d’environ un million d’euros pour réparer les serveurs. Les trois serveurs prévus pour le fonctionnement du site n’ont, semble-t-il, pas été capables de supporter la montée en charge. Trois autres serveurs supplémentaires devraient être ajoutés.

A la loupe, des raisons évidentes expliquent le crash. Des erreurs flagrantes auraient été faites par la société en charge d’héberger les serveurs basée à LaHaye. Sans en dire plus, les responsables du projet Europeana ciblent cette société en expliquant le fin mot. La société aurait utilisé des systèmes de répartition de charge basés sur des logiciels au lieu d’acheter des serveurs propres, plus efficaces.

Ce choix aura alors été seulement guidé par des considérations financières. Un répartiteur de charge de bonne qualité coûterait alors aux alentours de 30.000 à 40.000 euros…

Du côté de la Commission européenne, on relativise : « Les serveurs ne se sont pas crashés mais ont étés seulement gelés pourrait-on dire. La navigation se faisait mais à une trop faible vitesse (plusieurs minutes au lieu de secondes). Nous avons alors pris la décision de fermer le site« . Jon Purday, le porte-parole d’Europeana explique là que les mesures ont été prises pour l’avenir. On ne pourra s’empêcher de regretter le manque de clairvoyance des équipes techniques qui comme souvent ne prévoient pas de telles affluences. Le site de l’Ina, qui avait lui aussi subi des aléas identiques lors de son lancement, aurait pu servir d’exemple.

Dès lors un nouveau lancement est prévu pour la mi-décembre. L’OS utilisé, Linux Debian devrait tenir le coup. Reste à tester la solidité des nouveaux serveurs.