Les FAI veulent plus de souplesse

Malgré l’explosion du haut débit en France, les fournisseurs d’accès à Internet craignent un essouflement.

Scott Handy, vice-président Linux et Open Source d’IBM, n’a pas caché son enthousiasme lors des annonces de

Big Blue à l’occasion de son intervention à la conférence LinuxWorld qui vient de s’ouvrir à San Francisco. Et IBM a quelques raisons d’être satisfait. L’éditeur a en effet annoncé le portage sous Linux de son environnement collaboratif de bureau Lotus, mais aussi un projet de noyau Linux pour son processeur Cell, et une forte progression de son offre de serveurs Web professionnels en Open Source. Ces dernières années, IBM a fortement investi sur l’architecture Linux, en développement comme en marketing, dans le but évident d’affronter Microsoft sur le marché stratégique des systèmes d’exploitation (OS) pour serveurs. Aujourd’hui, le marché mondial Linux représente, selon Scott Handy, sept milliards de dollars, dont IBM est l’un des principaux bénéficiaires. Mais il faut désormais voir plus loin, et c’est dans cette perspective qu’il faut analyser les dernières annonces du géant historique de l’informatique. Aujourd’hui, IBM place sans surprise sa priorité non plus sur l’OS Linux, mais sur les applications qui viennent se placer au dessus de Linux. Le choix de l’Open Source n’était donc pas innocent, on le savait, mais la stratégie d’IBM devient de plus en plus claire. L’Open Source, c’est d’abord la garantie d’évoluer sous les standards ouverts des environnements IT. C’est aussi une ouverture vers les marchés émergents, Brésil, Chine, Inde et Russie. Sans oublier l’accès aux PME dans les pays occidentaux. Pour cela, la stratégie d’IBM s’oriente vers quatre axes : l’implémentation des spécifications de l’industrie (le marché de plus en plus gourmand de l’embedded ou embarqué, qu’il soit matériel ou applicatif), les composants, les outils de développement et logiciels de services Web et les logiciels desktop (de bureau). Il suffit alors de replacer les dernières annonces d’IBM dans ce contexte pour mesurer son ambition : – adapté au processeur Cell, le noyau (kernel) Linux sera plus rapide et plus facilement embarqué dans les produits d’électronique grand public et multimédia ; – WebSphere Application Server Community Edition n’a jamais été autant téléchargé ; – Lotus Notes E-mail, disponible depuis un mois, a été développé nativement sous Linux ; – la version Linux de la messagerie instantanée pour entreprises Lotus Sametime sera commercialisée le mois prochain ; – et l’ensemble de ces initiatives est soutenu par IBM Global Services, qui crée des projets professionnels Open Source. Scott Handy affirme que « Nous devons intégrer Linux dans la structure (fabric) d’IBM« , il semble que ce soit en bonne voie? Et encore une fois, IBM marque un temps d’avance sur ses concurrents !