Les Français quittent-ils en masse France Télécom?

Le dégroupage total progresse de plus en plus vite permettant aux consommateurs de quitter plus facilement l’opérateur historique. Le rythme serait de 10.000 abandons par semaine

L’hémorragie des abonnés à la téléphonie fixe de France Télécom se confirme. La faute au dégroupage total qui totalise à fin juin 255.600 lignes. Selon les derniers chiffres de l’Arcep, le régulateur des télécoms, l’opérateur historique perdrait environ

10.000 abonnés par semaine! Et de préciser: 15.000 demandes d’abonnements au dégroupage sont effectuées chaque semaine, dont 10.000 concernant le dégroupage total et 5.000 le dégroupage partiel. Rappelons que le dégroupage total permet de couper totalement les liens avec France Télécom (abonnement et ligne), il est désormais proposé par la plupart des FAI et opérateurs alternatifs au sein des offres dual ou triple play. Toutefois, selon l’opérateur historique, dans le même temps, de 10.000 à 15.000 clients reviendraient dans son giron après avoir essayé les offres de ses concurrents. Ces clients reviendraient notamment en raison de la qualité de service de France Télécom. Par ailleurs, la modification des conditions d’abonnement consentie par France Télécom amplifie le phénomène. A partir du 1er octobre prochain, la durée minimale d’engagement à l’abonnement téléphonique sera réduite de moitié : elle passe de 12 à 6 mois. Les consommateurs pourront surtout à tout moment, y compris durant cette période minimale de 6 mois, souscrire à une offre concurrente dans le cadre du dégroupage total. Notamment en cas de déménagement. Un changement de taille! Jusqu’à maintenant, les consommateurs qui souhaitaient bénéficier d’une offre de dégroupage total devaient attendre la fin de leur période initiale d’abonnement d’un an pour pouvoir résilier auprès de France Telecom. Ce qui fatalement, refroidissait les consommateurs. Conséquence, ces derniers pourront librement souscrire à une offre concurrente sans avoir à payer les mois d’abonnement restant à courir jusqu’à la fin de la période initiale. La ‘rupture’ entre les Français et France Télécom se confirme aussi dans un récent sondage qui montre que 60% des Français se déclarent prêts à quitter France Telecom pour une offre de ce type. Parmi eux, près de 40% sont prêts à le faire d’ici la fin de l’année et 32% dans les 12 prochains mois. Pour autant, la concurrence dénonce toujours le tarif du dégroupage total. Il est passé de 10,50 euros/la ligne, précédemment, à un peu moins de 9,50 euros au 1er juin. Une baisse insuffisante, estiment les opérateurs alternatifs, qui évaluent ce prix à 7,50 euros. Ils rappellent que France Télécom a obtenu ? à l’arraché ? une augmentation importante de l’abonnement au téléphone fixe, qui passera progressivement à 16 euros en 2008. Le marché entreprises à la traîne

Si le dégroupage explose pour les particuliers, ls entreprises sont moins bien loties. L’Arcep décompte seulement 185.000 accès ADSL au sein des professionnels. En cause: des prix qui ne sont pas homogènes en France, avec d’énormes écarts entre les zones concurrentielles et non concurrentielles. Les opérateurs alternatifs professionnels sont en effet très peu présents en dehors des grandes agglomérations.