Les internautes britanniques notent leur système de santé en ligne

Evaluation des centres de santé par les Internautes : le gouvernement britannique estime que la mesure devrait améliorer la qualité des soins

En France, les sites de notation des médecins, Demedica.com et Note2bib.com, ouverts en 2008, ont vite fermé leurs portes, sur fond de polémique. Ils étaient le fruit d’initiatives privées. Au Royaume-Uni, c’est le gouvernement lui-même qui organise l’évaluation de son système de santé par les Internautes, pour la plus grande inquiétude des médecins.

C’est ce que rapporte le site internet du journal The Guardian, du 30 décembre 2008. Le système devrait être opérationnel cette année : le ministre de la Santé, Ben Bradshaw, veut permettre aux patients de commenter la compétence des centres de médecine locaux, sur le site internet du ministère, https://www.nhs.uk. Les commentaires pourront demeurer anonymes, mais seront modérés, afin que les médecins ou le personnel de santé concerné ne soient pas identifiables.

Docteur trois stéthoscopes ?

Déjà, depuis avril dernier, les britanniques peuvent poster leurs commentaires sur les hôpitaux, sur ce même site. But affiché de cette nouvelle étape: forcer les centres locaux à améliorer leurs performances, sous peine de voir partir leurs patients pour d’autres établissements, mieux notés. « Je n’imaginerai pas de partir en voyage sans me référer au moins à deux guides de voyage et sans utiliser Trip adviser » a expliqué le ministre au quotidien britannique, avant d’ajouter « nous avons besoin de quelque chose de semblable à offrir à la génération moderne, pour le système de santé ».

Les associations de médecins, interrogées par The Guardian, se sont montrées plus que réservées sur le dispositif. Par exemple, Laurence Buckman, membre d’une association des médecins britanniques , craint une démarche « consumériste« . Pour elle, si les patients devaient être en mesure de choisir un médecin, un tel site internet « n’est pas la bonne approche ». Elle craint en effet que ne se distinguent les pratiques médicales qui plaisent aux patients, et non les plus efficaces. Exemple : une prescription d’antibiotiques inutile mais rassurante.