Les opérateurs redoutent la baisse des tarifs ‘fixe vers mobile’

Le régulateur exige des baisses massives, les industriels (et mêmes les opérateurs de fixe) demandent d’y aller doucement craignant pour leurs marges

Tout le monde le sait : appeler un téléphone mobile depuis un poste fixe coûte très cher. Le régulateur des télécoms, l’ART, conscient de la problématique s’est fixé comme objectif de faire baisser les prix de moitié en trois ans, c’est à dire d’ici 2007. Cette baisse concerne les terminaisons d’appels (TA) : soit le prix que reverse un opérateur fixe à un opérateur mobile pour terminer un appel sur son réseau Une première baisse importante des TA est censée intervenir au 1er janvier 2005. Mais les opérateurs de téléphonie tirent la sonnette d’alarme : une baisse aussi violente leur serait préjudiciable. Surtout en terme de marges. Certain évoquent même un déséquilibre probable du secteur ! Rien que ça. Les opérateurs demandent donc une baisse unique en 2005, faible, qui servira de base de réflexion afin d’évaluer les conséquences de cette baisse. Cette demande est également formulée par certains opérateurs de téléphonie fixe qui gagnent aussi beaucoup d’argent avec les appels vers les mobiles grâce au système « hérisson ». Ce système permet de rerouter des appels fixes et de les transformer en appel de mobile à mobile. L’astuce permet de proposer des appels fixes-mobiles moins chers. Mais l’ART veut mettre fin à ce système. D’où l’angoisse de certains opérateurs fixes très friands de l’hérisson qui génèrent pas moins de 200 millions d’euros de marges par an. Pour la première fois donc, opérateurs mobiles et certains opérateurs fixes se sont unis pour faire plier l’ART. Le régulateur est donc dans une position délicate, car les consommateurs attendent les baisses de tarif promises.