Les photographes menacent Adobe d’un boycott

Libération nous apprend que les relations, entre les photographes professionnels et l’éditeur Adobe, se détériorent. Une option, introduite dans les plus récentes versions des logiciels pour l’image numérique, suscite une vive polémique

Motif de la brouille? L’éditeur d’Acrobat a introduit une nouveauté dans ses programmes (Photoshop, Illustrator, Acrobat…) qui provoque un certain malaise.

En l’occurrence, il s’agit d’un lien vers les principales banques d’images libres de droits d’exploitation (ndlr:le cliché a été acheté une fois), c’est à dire sans copyright. De nombreuses banques d’images sont accessibles: Photodisc de Getty Images Comstock Image de Jupitermedia, Digital Vision, Imageshop de Zefaimages, etc. Il s’agit d’un situation incompréhensible, et qui pourrait bien porter préjudice à l’image de la marque. D’autant que traditionnellement, les photographes professionnels utilisent souvent les produits Adobe et jusqu’à présent ils n’y trouvaient rien à redire. L’union des photographes créateurs (UPC), l’une des principales associations professionnelles comptant 1.500 membres, s’inquiète de la possible amplification du phénomène très préjudiciable que constituerait la généralisation de photos libres de droits. Un système que les photographes combattent. On se souvient des nombreuses manifestations d’agence de presse en 2004 (Sygma). C’est pour cette raison que l’on parle de « menace d’un boycott des produits Adobe. » Toujours selon Libération, des membres de l’UPC réclament la suppression pure et simple de l’option présente dans les applications et pourrait bien choisir de migrer vers une solution de traitement d’images numériques alternative – comme la solution Open Source Gimp. À noter qu’Adobe est partenaire de l’UPC depuis plus de trois ans, , la société contribue à hauteur de quelques milliers d’euros à son financement! Contacté, Adobe annonce qu’elle doit rencontrer trés bientot les membres de l’UPC pour mettre un terme à cette polémique. Pour l’éditeur américain, il va falloir prendre une décision rapidement. Soit il lui faudra supprimer le lien vers la photothèque, soit il devra redouter la fuite d’une partie non négligeable de ses clients vers des applications alternatives. Au moment de la sortie des logiciels, Adobe était fier de présenter un écosystème complet « tout intégré et donc plus simple ». Seulement aujourd’hui, il semble que certains tiennent à faire porter le chapeau du problème de la diffusion des photos libre de droits d’exploitation à la firme, qui dans ce domaine ne peut pas changer la législation.