Les premiers pas de l’HSDPA sur l’Ile de Man

L’UMTS à très grande vitesse a été testé par Manx Telecom filiale de O2 et Lucent pour un lancement en fin d’année

Cette technologie mobile est sur toutes les bouches depuis le dernier Congrès mondial 3GSM en février dernier à Cannes. Evolution de la 3G, il promet, pour ne pas changer, des débits encore plus élevés et une meilleure souplesse d’utilisation.

Mais là où l’UMTS a mis beaucoup de temps à être déployé et lancé, l’arrivée du HSDPA (pour High speed downlink packet access) pourrait être beaucoup plus rapide. Car cette technologie ne nécessite pas un nouveau réseau, mais l’adaptation du réseau 3G existant. Equipementiers et opérateurs européens se disent donc prêts à se lancer très vite, cette année pour certains. C’est le cas de Manx Telecom filiale de O2 et de Lucent Technologies qui annonce l’ouverture du premier réseau commercial HSDPA en Europe à compter du 1er novembre prochain sur l’Ile de Man. Ile connue pour avoir été également le terrain d’expérimentation de la 3G. Le réseau UMTS / HSDPA, fourni par Lucent, va permettre à Manx Telecom d’introduire de nouveaux services haut débit mobiles tels que du streaming vidéo de qualité DVD, des téléchargements rapides de fichiers volumineux incluant de la musique aussi bien que des accès VPN à tout réseau d’entreprise. L’opérateur proposera également des services IP via l’introduction de « blended lifestyle services » qui combinent voix, data et vidéo – lors de la prochaine étape de déploiement du réseau. Techniquement, le HSDPA utilise la capacité non utilisée par le protocole 3GPP/R99 (UMTS). En d’autres termes, il suffit d’uppgrader le software sur les contrôleurs (RN) afin de permettre aux relais de supporter le HSDPA. Côté débits, le HSDPA promet une vitesse maximale de 14 Mb/s… La 3G et ses 384 kb/s peut aller se rhabiller! En réalité, le débit n’est pas limité par le réseau mais par les terminaux. Selon la catégorie des combinés (ou des cartes PCMCIA), le débit théorique oscillera entre 0,9 Mb/s à 14 Mb/s. Chez les opérateurs, le HSDPA ne laisse pas indifférent. En France, Bouygues Télécom, qui a fait l’impasse sur l’UMTS pour se concentrer sur Edge (technologie intermédiaire entre le GPRS et l’UMTS) promet un lancement à court terme, certainement en 2006. « La stratégie de Bouygues Telecom en matière de haut débit est fondée sur des technologies complémentaires: Edge et HSDPA », insiste l’opérateur. Vodafone, le premier opérateur mobile mondial a annoncé qu’il lancera l’HSDPA à partir du premier semestre 2006. En Autriche, Alcatel et l’opérateur tele.ring lanceront le HSDPA auprès d’un échantillon représentatif d’abonnés résidentiels et professionnels viennois. En fonction des résultats obtenus, tele.ring envisage un lancement commercial de son service HSDPA au cours du premier semestre 2006. Dans le cadre de ce déploiement, les utilisateurs bénéficieront d’un accès mobile avec un débit pouvant atteindre 1,8 Mb/s. Pour autant, des questions restent en suspens. Le problème des combinés qui a déjà pénalisé l’UMTS risque aussi de faire patiner le HSDPA. En effet, si les prochains mobiles et cartes 3G seront compatibles HSDPA, ceux qui ont été vendus jusqu’à aujourd’hui ne le sont pas. Et il faudra de sacrés argumentaires pour convaincre les utilisateurs et notamment les professionnels de remettre la main à la poche. Surtout si HSDPA est lancé rapidement. Par ailleurs, cette technologie ne sera pertinente que lorsque la couverture 3G sera achevée. Ce qui n’est pas le cas partout. Loin de là.