La facture des services mobiles chute de 27% en 2013

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Le développement des forfaits «illimités» à continué à faire baisser les prix des services mobiles en France en 2013. Une baisse qui tend néanmoins à ralentir.

En moyenne, un client mobile aura payé ses services mobiles (voix et data) 27,2% moins cher en 2013 qu’en 2012. Un recul qui s’est accéléré après une baisse de 11,4% en 2012. Si la tendance touche l’ensemble des profils, elle est moins prononcée pour les contrats post-payés (les forfaits mensuels), avec une baisse de 25,5%, que pour les cartes prépayées (-33,1%). Ce qui n’empêche pas ces dernières de céder du terrain face aux forfaits en matière d’adoption. Les prix des services mobiles pour les forfaits sans terminal (SIM only) ont eux reculé de 28,1%, en léger ralentissement face aux 28,4% de 2012.

La baisse ralentit

Le constat est dressé par l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) à partir des données fournies par quatre opérateurs de réseaux mobiles (Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free) et les deux plus importants (en nombre d’abonnés) MVNO (opérateur mobile de réseau virtuel) à savoir Virgin Mobile et NRJ Mobile. A noter que l’étude ne concerne que les données des clients résidentiels métropolitains. Le marché des entreprises (qui a généré 3,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2012, soit 19% du CA global) et les départements d’outre mer sont exclus du calcul.

La baisse, qui touche l’ensemble des profils de consommation, s’explique « en raison du développement d’offres d’abondance pour la voix et les SMS », indique l’Autorité. Des offres d’abondance dites « illimitées » (pour la voix et les SMS/MMS uniquement et sous certaines conditions) qui se sont multipliées dès fin 2011 avec l’arrivée de Free sur le marché de la téléphonie mobile. « On constate toutefois que, si le rythme de baisse a été très rapide de la mi-2012 au printemps 2013, il s’est significativement ralenti depuis lors », souligne le régulateur. La baisse pourrait donc se stabiliser en 2014 et 2015 de par la consolidation en cours du paysage des télécoms avec le rachat de SFR et Virgin Mobile par Numericable, notamment.

3h15 d’appel en moyenne

Si les prix baissent, les usages augmentent. Alors que la consommation du service voix diminuait de 6% en moyenne annuelle entre 2007 et 2011, le régulateur a constaté une augmentation de 30% en 2013. En moyenne, tous forfaits confondus, les utilisateurs ont téléphoné 3h15 par mois contre 2h44 l’année passée. Avec des pointes à 7h29 (contre 6h22) chez les gros consommateurs et un plancher à 28 minutes (contre 22) chez les utilisateurs les plus économes (en paroles). Les communications des clients des cartes prépayées atteignent pour leur part les 55 minutes contre 32 précédemment. Une tendance à la hausse qui « s’explique par le développement, à la fois, de forfaits incluant la voix en illimité, mais aussi de forfaits peu couteux incluant au moins deux heures de communications, qui ont pu inciter les consommateurs à accroître leur utilisation du service », souligne le rapport.

Contrairement à la voix, l’envoi des SMS, qui n’a jamais cessé d’augmenter depuis leur mise en service commercial au début de la précédente décennie, a connu sa première stagnation en 2013 à 331 messages textes envoyés mensuellement par client mobile. Une stagnation nuancée par des variations. Les gros consommateurs ont ainsi augmenté leur consommation de SMS (avec 404 envois en moyenne contre 367 l’an passé) alors que les petits consommateurs ont réduit leur nombre à 237 contre 274 précédemment. Tout comme les consommateurs moyens (352 contre 367). Stables depuis 2011, les utilisateurs de cartes prépayées s’en tiennent à 83 envois par mois par personne. Cette baisse globale s’explique en partie par le développement des messageries instantanées accessibles sur les plates-formes qui se multiplient désormais sur les smartphones (Messenger de Facebook, Hangout de Google, Skype de Microsoft, BBM de Blackberry ou les applications autonomes WhatsApp (racheté 19 milliards de dollars par Facebook), WeChat, Line, etc.) et dont les usages sont comptabilisés dans la consommation de données.

Une consommation de data encore modeste

Celle-ci a considérablement augmenté en 2013. La démocratisation des forfaits à plusieurs gigaoctet (Go) de data, notamment dans les formules sans engagement, ont fortement contribué à développer l’Internet mobile. Sur l’ensemble des forfaits, chaque mobinaute a consommé 220 Mo de données mensuelles. Un bond en regard des 122 Mo de 2012. Mais un volume moyen modeste en regard des services proposés (la plupart des forfaits low cost proposant du 3 Go par mois). Même les gros consommateurs peinent à dépasser les 418 Mo (contre 236 Mo précédemment) tandis que les consommateurs moyens se contentent de 179 Mo (100 en 2012). En moyenne, toujours. Les cartes prépayées se limitent pour leur part à 23 Mo. L’Arcep note néanmoins que les plus gros consommateurs de données sont également ceux qui envoient le plus de SMS, tant chez les gros clients que les plus petits. Comme quoi, l’Internet mobile et les SMS sont deux usages qui peuvent très bien cohabiter.

arcep prix mobiles 2013
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