Les publicités numériques dans le métro inquiètent élus et associations

De nouveaux supports publicitaires ont fait leur apparition dans le métro parisien. Des écrans 70 pouces qui peuvent mesurer l’audience. Seulement l’audience ?

Depuis plusieurs jours, des critiques commençaient à poindre sur l’utilité et les motifs de l’implantation de nouveaux panneaux publicitaires dans le métro parisien. La régie des transports parisiens (Ratp) a, en effet, autorisé l’installation d’écrans publicitaires d’un nouveau type…

Ces écrans LCD full HD de 70 pouces, baptisés « Numéri-Flash« , sont équipés de capteurs chargés de mesurer l’audience. Les premiers d’entre eux ont été mis en place en 2008, et la régie parisienne prévoit même d’en installer 400 dans l’année. Des objectifs qui gênent associations et certains élus de la région.

Ils reprochent de faire entrer un nouveau type de publicité intrusive qui ressemblerait plus à un élément de vidéosurveillance plutôt que commercial. Un collectif d’associations a même choisi de lancer une action en référé devant le tribunal administratif dans les prochains jours, afin de suspendre la mise en place des panneaux.

Il est donc reproché à ces écrans (ayant la forme d’un iPod géant, ndr) hauts de 160 cm pour 90 centimètres de largeur de diffuser de la publicité animée ou fixe, ciblée en fonction des heures de la journée. Au moyen de capteurs, ces Numéri-flash mesurent ainsi l’audience des publicités (en comptant les personnes qui regardent la pub) mais également identifient les images ou éléments qui auront retenu le plus l’attention.

Face aux critiques, la RATP et Métrobus, sa régie publicitaire tiennent à garantir qu’aucune image ne sera enregistrée et qu’il s’agit uniquement d’un système de comptage. Mais un collectif d’associations et d’élus d’Ile-de-France a demandé la suspension des panneaux publicitaires en attendant que s’ouvre un débat public sur le sujet.

La question reste donc pour l’instant en suspens en attendant d’éventuels développements judiciaires. Entre nouvelles méthodes propres aux espaces publicitaires utiles pour l’étude de l’efficacité et de la rotation des campagnes d’un côté, et risque d’intrusion d’une couche supplémentaire de surveillance, difficile encore de connaître la réelle portée d’une telle innovation.

Il s’agit d ‘autoriser ou non le ciblage des publicités en sollicitant de manière inconsciente et sans leur accord les consommateurs. Casus belli ?