Les Qataris prêts à racheter le Français GFI Informatique

Une prise de participation majoritaire de l’industriel qatari Mannai permettrait d’accélérer le développement de GFI dans la zone Europe, Moyen-Orient, Afrique. Et ce tout « en garantissant la pérennité des équipes et du management », selon le conseil d’administration de l’entreprise IT.

L’industriel qatari Mannai Corporation est entré en négociation avec les fonds d’investissement Apax Partners et Boussard & Gavaudan pour acquérir 51 % du capital et des droits de vote de GFI Informatique, annonce l’entreprise française de services informatiques. Et ce pour 8,50 euros par titre, soit une prime de 31,6 % par rapport au cours de clôture du 20 novembre.

L’opération, qui valorise GFI 561 millions d’euros, se ferait en trois temps : lors d’une première phase, Mannai pense acquerir 25  % du capital, en amont de la signature d’une action de concert avec Apax et B&G via un pacte d’actionnaire. L’offre publique à l’attention des actionnaires minoritaires serait lancée dans un second temps. À l’issue de l’offre publique, enfin, Mannai se porterait acquéreur auprès des deux fonds d’un nombre d’actions complémentaires lui permettant de détenir 51 % des parts. GFI va désigner un expert indépendant chargé d’établir « une attestation d’équité sur le prix ». Et lancer la procédure d’information/consultation des instances représentatives du personnel.

Mannai, actionnaire et partenaire industriel

GFI emploie près de 11 000 collaborateurs pour un chiffre d’affaires de 804 millions d’euros en 2014. Mannai, de son côté, emploie plus de 6 100 personnes dans ses différentes filiales. Le groupe implanté au Qatar (siège à Doha), aux Émirats arabes unis, en Inde et en Turquie, s’active dans l’IT, la distribution automobile, les équipements lourds et les services d’ingénierie pour l’industrie (gaz et pétrole). Il affiche un chiffre d’affaires 2014 de 1,53 milliard d’euros (5,9 milliards de QR, la monnaie locale). Ce groupe diversifié, coté sur le Qatar Exchange, veut à la fois se positionner comme un « actionnaire de long terme » pour GFI et un partenaire industriel de référence. La prise de participation majoritaire de Mannai permettrait donc au groupe français d’accélérer son développement « en garantissant la pérennité des équipes et du management », selon ses promoteurs. Ils souhaitent le maintien de la cotation de GFI sur Euronext à Paris, qui est exceptionnellement suspendue ce lundi 23 novembre.

Gfi veut accélérer son expansion dans la zone EMEA

L’opération s’inscrit dans la stratégie d’expansion de GFI (programme IP 20). Le groupe, qui a réalisé plusieurs acquisitions ciblées ces derniers mois (ITN dans les progiciels d’assurance, Airial dans la TMA, iOrga dans l’ERP Oracle-JDE, Ordirope dans les ERP de la grande distibution), ambitionne de doubler la part des solutions logicielles dans son chiffre d’affaires d’ici 2018, pour la porter à plus de 200 millions d’euros. Mannai, de son côté, voudrait faire de GFI la référence dominante des services informatiques et des produits logiciels dans la zone Europe, Moyen-Orient, Afrique (EMEA).

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